Le duo avait officialisé sa relation en 2012. A l'époque, Kim Kardashian tournait la septième saison du show L'incroyable famille Kardashian et le rappeur Kanye West, aujourd'hui auto-rebaptisé "Ye", commençait à y faire quelques apparitions remarquées.
Première séquence culte qu'on a en tête : lui en train de vider le dressing gigantesque de sa dulcinée pour la relooker à son goût, elle implorant qu'il lui laisse garder son sac en vinyle à rebords fourrés pour sa future fille. Kim K devenait par la suite une icône de mode accro aux robes en latex, squattant le front row aux côtés d'Anna Wintour lors des défilés des Fashion Week parisienne et new-yorkaise. Ye, lui, se frottait certainement les mains devant le succès de son boulot de Pygmalion.
Neuf ans, une tentative de candidature à la présidentielle ratée et un soutien à Donald Trump déprimant plus tard, rien ne va plus chez le duo le plus suivi des Etats-Unis (300 millions d'abonné·es sur Instagram à eux deux). La séparation est annoncée, la procédure de divorce s'amorce, la garde des enfants se discute.
Et puis, Kim semble passer à autre chose. La rumeur rode d'abord, après son apparition savoureuse dans le Saturday Night Live (son monologue d'introduction est sarcastique à souhait), qu'elle fréquente son partenaire sur le sketch sur tapis volant, Pete Davidson. L'humoriste interprétait Aladdin face à la reine de l'influence en Jasmine. Fin 2021, l'idylle est avérée.
Et Kanye West de commencer ses "déclarations" oppressantes.
Depuis décembre dernier, le compte Instagram de Ye est difficile à suivre. Quand il ne supprime pas l'entièreté de ses contenus ou ne s'attèle pas à la promotion de son prochain album Donda 2, l'artiste abuse de Photoshop pour humilier son ex et viser directement son nouveau mec. A coups, bien souvent, de légendes agressives tapées uniquement en majuscules. Exemple flagrant : des affiches de films de combat avec la tête des deux hommes face à face, "soit des menaces de passage à tabac à peine voilées", note Libé.
Pourtant, on aurait pu croire que lui aussi, soit passé à autre chose, vu tous les efforts déployés à rendre son aventure avec l'actrice Julia Fox crédible. Visiblement pas. La Fashion Week (et le coup de pub) terminée, les néo-tourtereaux ont "rompu" et Kanye West est retourné à son activité préférée : stalker et harceler Kim Kardashian.
Car appelons un chat un chat : envoyer un camion de roses le jour de la Saint-Valentin devant le domicile de celle qui lui a fermement demandé de cesser tout ce cirque n'a rien de romantique, c'est problématique et manipulateur. A noter par ailleurs, pour qui le défendrait : non, l'irrespect dont fait preuve le musicien ne peut être justifié par ses troubles psychologiques diagnostiqués.
Sur les réseaux sociaux, chez les fans invétéré·es, c'est l'argument qu'on brandit à tour de bras : Kanye est bipolaire, il ne contrôle pas ce qu'il fait.
Certes, la bipolarité peut provoquer des épisodes de comportement obsessionnel, des changements d'humeur intenses, des expressions d'estime de soi démesurée ou au contraire, inexistante, et de perte de la réalité. Mais rien de ce trouble ne déclenche le refus pur et simple d'accepter la décision de mettre un terme à leur histoire de son ancienne partenaire. Rien de cette condition ne doit justifier, non plus, les violences psychologiques et l'attitude toxique auxquelles le rappeur confronte la femme d'affaires au nom de l'amour et du bonheur de leur famille.
Des points qu'épinglent à juste titre d'autres internautes, pour certain·es concerné·es directement par ces troubles. "Je pense que justifier toutes ses actions par sa bipolarité revient à : 1) donner une excuse gens qui sont des connards avant d'être des personnes malades 2) donner aux valides une image biaisée des gens atteints de bipolarité", estime une jeune femme sur Twitter. "Lorsqu'on est souffrant d'une maladie mentale qui ne fausse pas notre perception du respect, cette dernière n'est à aucun moment une excuse", écrit une autre.
Une troisième analyse encore que ce dont est atteint Kanye West explique "le débordement, l'excès", mais en aucun cas "sa vision du couple, son manque de respect envers son ex, l'utilisation qu'il fait de ses gosses, etc." Et de résumer : "Bref, ça [explique] la forme, pas le fond."
Des critiques que l'intéressé aurait entendues, ou du moins, essaierait de calmer ? Apparemment. "J'ai appris qu'en utilisant des majuscules, les gens ont l'impression que je leur crie dessus. Je travaille sur ma communication", a-t-il déclaré le 15 février sur Instagram (le post est aujourd'hui introuvable) en guise de mea culpa, constatant que ses actes "sont apparus comme du harcèlement envers la personne de Kim".
"J'assume mes responsabilités. J'apprends encore en temps réel. Je n'ai pas toutes les réponses. Pour être un bon leader, il faut être à l'écoute", énumère-t-il non sans mégalomanie.
Reste à voir si cette prise de conscience s'inscrit sur la durée. Chez les partisan·es de la cadette du clan Kardashian en tout cas, beaucoup lui suggèrent de demander une ordonnance restrictive, relève Libé. Certain·es allant jusqu'à dresser un parallèle glaçant avec le meurtre de Nicole Brown Simpson, pour lequel son mari, le sportif O.J. Simpson, a été accusé puis acquitté.