Malgré sa situation confortable de jeune fille blanche issue d’une famille riche, Genna Meade pourrait s’apitoyer sur son sort. Son père, intellectuel et activiste remonté à bloc contre l’Amérique blanche et la guerre du Vietnam, ne lui rend pas la vie facile. Sa mère, ancienne hippie déconnectée de la réalité ne veut plus se faire appeler « maman », et son frère a quitté le bercail à 16 ans. Mais sa première année de fac tourne autour d’une seule personne, au centre de toutes ses attentions et préoccupations : Minette Swift. Au premier regard, Genna est fascinée par son insaisissable colocataire noire. Mais celle-ci n’est pas là pour être aimée : renfermée et inabordable, elle va devenir la cible d’un harcèlement raciste et cruel. Et pourtant Genna aurait voulu la sauver.
Publié en 2009 et aujourd’hui en Poche (Points), « Fille noire, fille blanche » décrit la fragilité du melting-pot au début des années 70 aux Etats-Unis. Etre une jeune fille blanche pousse Genna à se remettre en question, et à se torturer pour savoir comment percer la cuirasse de sa colocataire charismatique. Un très bon roman pour faire connaissance avec Joyce Carol Oates, romancière américaine deux fois nommée pour le Prix Nobel de littérature, toujours prompte à disséquer les entrailles de son pays.
Joyce Carol Oates, « Fille noire, fille blanche », Points, 7,50€.
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