Référence à la tradition chrétienne de l’épiphanie, la galette des rois offre sur la papier l’occasion aux parents de proposer à leur enfant un mélange de surprise (est ce que j'aurai la fève ?) et de sucre (frangipane) qui leur permet d’assurer une transition en douceur avec le taux d’insuline et d’adrénaline de noël.
Il est cependant rapidement apparu que la conception de la surprise différait chez les enfants et que plutôt que « suspens de savoir si on aura ou non une chose » il s’agit plutôt de « certitude que l’on va avoir une chose acceptant éventuellement que cette chose me soit encore inconnue (même si, si on me demandait vraiment mon avis, je préférerais retomber sur la fève en forme de schtroumpf de l’année dernière) ».
Les parents se sont alors retrouvés confrontés à une alternative :
- Apprendre à son enfant les lois du hasard et du partage (et croiser les doigts pour que le sort choisisse naturellement le chérubin)
- Tricher et se débrouiller pour qu’il « tombe » sur la fève (cf. le plus petit sous la table)
Les parents ont vite trouvé une troisième issue en introduisant la possibilité de choisir son roi ou sa reine, permettant une sortie de crise. Répétée à outrance, cette solution comporte cependant des risques psychologiques (égocentrisme, enfant roi, confirmation d’œdipe, etc.)
Quelle que soit la méthode choisie, la situation se complique dès que la famille s’agrandit et qu’un frère ou une sœur entre dans le tableau. Il ne s’agit plus alors de croiser les doigts ou de tricher pour que le petit tombe dessus, mais de croiser les doigts ou de tricher pour qu’aucun ne tombe dessus (cf. jalousie fraternelle). Certains parents se lancent dans le choix d’une galette à fèves multiples. Attention cependant, cette méthode demande des qualités parentales d’organisation et de concentration très développées…
Il existe un cas encore plus compliqué : lorsque la réunion de famille comporte d’autres enfants (type cousins). Ou bien les parents se livrent à une guerre psychologique pour convaincre de la nécessité pour LEUR chérubin de recevoir la fève (usage des larmes, discours sur la fragilité émotionnelle de l’enfant, préparation du terrain dès noël…). Ou bien ils croisent les doigts en priant qu’aucun petit n’ait la fève.
Conseil : dans les cas extrêmes, retirer tout simplement la fève et s’en prendre au boulanger. C’est petit mais ça garantit la paix familiale.
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