Le Sénat, l’Elysée et désormais l’Assemblée nationale : c’est une véritable vague rose qui a traversé la France, alors que depuis dimanche les députés socialistes détiennent à eux seuls la majorité absolue. Près d’un mois et demi après avoir battu Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle, François Hollande et son Premier ministre vont bénéficier de ce bouleversement du paysage politique qui leur donne toutes les cartes en main : ils ont désormais le champ libre pour appliquer leur projet de redressement du pays, d’une ambitieuse réforme fiscale à la promesse d’un redressement industriel, en passant par la gestion de la crise de la zone euro. Avec 314 députés sur 577, le Parti socialiste peut en effet gouverner même sans l'appui de ses alliés et sans avoir à composer avec le Front de gauche.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a salué le choix de « la cohérence » fait par les Français. « L'œuvre qui est devant nous est immense. Rien ne sera facile. Rien ne nous sera donné », a prévenu dimanche soir le chef du gouvernement, rappelant les grands chantiers qui l’attendent dans les mois qui viennent : « rétablir nos comptes publics, retrouver la croissance, faire reculer le chômage, rendre à notre industrie son dynamisme ». M. Ayrault a appelé à la « contribution de tous », n’oubliant pas qu’outre les promesses de campagne du président de la République, le gouvernement va devoir également appliquer des mesures impopulaires afin de réduire le déficit public alors que la crise de la dette s’exacerbe. Cela « nous confère de grandes responsabilités en France et en Europe », a estimé quant à lui le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Un calendrier politique en marche
La première étape du gouvernement sera le réajustement de l’équipe de Jean-Marc Ayrault. Reste qu’étant donné qu’aucun des 25 ministres candidats n’a été battu lors des législatives, l’ampleur du remaniement annoncé pour cette semaine devrait être très limitée.
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, le changement s’applique dès lundi. Le palais Bourbon compte désormais 234 nouveaux élus, qui vont prendre leurs fonctions dès aujourd’hui. La course à la présidence de l’Assemblée est également lancée : Ségolène Royal ayant perdu la bataille des législatives à la Rochelle, la place du perchoir est désormais ouverte aux candidatures. Les socialistes Jean Glavany, Claude Bartolone et Elisabeth Guigou font figure de favoris.
Par ailleurs, dès cette semaine, les groupes politiques vont élire leurs présidents. A l'UMP, c’est le président sortant Christian Jacob qui serait le favori, tandis qu’au PS Bruno Leroux est le plus cité. Pour les Verts, qui ont remporté 17 sièges dimanche, c’est l’occasion de créer pour la première fois un groupe à l’Assemblée.
La nouvelle Assemblée sera convoquée en session extraordinaire dès début juillet pour lancer les premières réformes.
Crédit photo : AFP
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