« Le fonctionnement harmonieux des pouvoirs publics sera assuré », a assuré Jean-Marc Ayrault dimanche soir, commentant le second tour. Le Premier ministre peut se féliciter des résultats des élections législatives : le PS à lui seul remporte 291 sièges, et 308 avec ses alliés. Si l’on additionne les députés du bloc de gauche, ce sont 341 sièges sur 577 que remportent les élus de la nouvelle majorité, selon une estimation d'Ipsos-Logica Business Consulting pour Le Monde, Radio France et France Télévisions. Dans la nouvelle opposition, l’UMP compte 212 députés, tandis que le nouveau centre et les centristes totalisent 15 sièges, le MoDem 2, et le FN 3.
Défaite de Royal à la Rochelle
En Charente-Maritime, Ségolène Royal est largement battue par son rival, le dissident Olivier Falorni, et dénonce une trahison politique, parlant d’un candidat « élu avec le soutien de l’UMP » et n’hésitant pas à qualifier M. Falorni de « député de droite ». Pour la présidente de région, c’est la fin de l’espoir de devenir présidente de l’Assemblée nationale. Quant au vainqueur de la 1re circonscription de Charente-Maritime, il a estimé que ce scrutin marquait « la victoire de la démocratie » : « on avait voulu imposer un député aux citoyens de ce territoire », a-t-il déclaré, se félicitant du choix des électeurs. Quant aux réactions de Mme Royal, il a réclamé « un peu de dignité dans le débat public ». « Tous les électeurs qui ont voté pour moi ce soir ont voté pour un candidat socialiste », a-t-il souligné.
3 députés pour le Front National
Ce second tour est marqué par la bonne performance du FN, le parti d’extrême droite remportant 3 sièges à l’Assemblée nationale. Marion Maréchal - Le Pen, petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen, est élue à Carpentras : l’étudiante en droit à Assas devient la benjamine de l’Assemblée. Dans le Gard, c’est l’avocat Gilbert Collard, de la vague bleu Marine, qui est élu à quelques centaines de voix avec 45% contre 43,5% pour la candidate socialiste selon les premières estimations. « J’aurais une mission de casse-couille démocratique, je ne laisserai rien passer », a déclaré M. Collard, avec sa verve habituelle. Enfin, le candidat d'extrême droite Jacques Bompard, a remporté la bataille dans la 4e circonscription du Vaucluse.
Marine Le Pen est en revanche battue par Philippe Kemel à Hénin-Beaumont. Elle chute ainsi au deuxième tour après avoir renversé Jean-Luc Mélenchon dimanche dernier, à quelques voix près. « 114 voix d’écart, seule contre tous », résume Marine Le Pen, offensive, qui demande un recomptage des voix. « Je suis privée d’un siège du fait du redécoupage de la circonscription en faveur des socialistes », a-t-elle lancé dans un discours suivant les résultats des élections. « Au-delà de mon cas personnel, nous n’avons que des raisons de nous réjouir », assure cependant la présidente du FN, évoquant des « scores spectaculaires » avant de donner rendez-vous aux « prochaines élections », afin de créer une force alternative au PS.
Bayrou hors jeu dans les Pyrénées-Atlantiques
L’un des grands perdants de ce second tour est François Bayrou, qui n’a pas réussi à arracher la victoire dans la 2e circonscription de Pau, où il était élu depuis 1986. Le président du MoDem, totalisant 30,17% des suffrages, s’incline devant Nathalie Chabanne qui a remporté 42,78% des voix. Lors d’un discours prononcé quelques minutes après les résultats, M. Bayrou a reconnu sa défaite, et évoquant ses électeurs, il a assuré qu’il respectait « leur décision et béarnais parmi les béarnais je continuerai à vivre au milieu d’eux ». « J’ai perdu une bataille, mais l’heure de vérité viendra », a-t-il conclu.
Victoires des candidats phares
Parmi les anciens ministres du gouvernement Nicolas Sarkozy, on compte plusieurs candidats victorieux, comme Xavier Bertrand réélu de justesse dans l’Aisne, Jean-François Copé dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne, Bernard Accoyer, l’ancien président de l’Assemblée nationale ou encore Luc Chatel en Haute-Marne.
Parmi les ministres qui ont sauvé leur portefeuille en obtenant la victoire on compte Stéphane Le Foll dans la Sarthe, Aurélie Filipetti en Meurthe-et-Moselle, Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici dans le Doubs, Marylise Lebranchu dans le Finistère, Marisol Touraine et Sylvia Pinel.
Sorties de route à droite et à gauche
On compte également quelques sorties de route, comme celle de Nadine Morano, battue à Toul par le PS, malgré ses appels durant l’entre-deux tours aux électeurs du Front National. « Ce que je regrette le plus, ce sont les coups tordus, notamment celui de M. Dahan, qui est un militant socialiste », a-t-elle déclaré, dénonçant le canular téléphonique de l’humoriste qui s’était fait passer auprès d’elle pour Louis Aliot, numéro 2 du FN. Autres défaites du côté de l’UMP : celle d’Hervé Noveli mais aussi celles surprises de Michèle Alliot-Marie battue à Biarritz et du ministre de l’Intérieur sortant, Claude Guéant, qui a été battu par le dissident Thierry Solère à Boulogne-Billancourt.
Chez les socialistes, Jack Lang effectue une sortie de route suite à sa défaite dans les Vosges.
Crédit photo : AFP
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