Le terroriste Carlos jugé à partir d'aujourd'hui

En prison depuis 1994, le terroriste vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, surnommé Carlos ou encore le chacal, comparaît à partir d’aujourd’hui devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Il est jugé pour sa responsabilité présumée dans quatre attentats qui avaient fait 11 morts et près de 150 blessés en France il y a 30 ans. Carlos est en effet accusé d’avoir orchestré l’explosion du train le Capitole Paris-Toulouse à Ambazac, celles de la rue Marbeuf, du TGV Marseille-Paris à Tain-l’Hermittage et de la gare Saint-Charles à Marseille. Des faits que l’homme conteste aujourd’hui. Ces attentats visaient, selon l’accusation, à obtenir la libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Bréguet, membres de son groupe. En février 1982, ces deux derniers avaient été arrêtés à Paris en possession d’armes à feu et d’explosifs. Quelques jours plus tard, une lettre adressée au ministre de l’Intérieur réclamait leur libération « sous un délai de trente jours » et faisait état « de menaces de guerre contre la France ». Les empreintes digitales de Carlos avaient alors été relevées sur le document.

En outre condamné en 1997 pour un triple meurtre à Paris en 1975, Carlos, 62 ans, purge déjà une peine de prison à perpétuité. Pour ces attentats, le Vénézuélien encourt la même peine. « Il s’agit d’un procès historique » déclare Françoise Rudetzki, défenseuse des victimes d’attentats au sein de l’association Fenvac SOS Catastrophes et Terrorisme. Pour elle, Carlos est le symbole « de la naissance d’un terrorisme aveugle s’en prenant aux civils », l’accusé évoque lui, des « pertes collatérales ». Le terroriste aura face à lui, et jusqu’au 16 décembre, une cour d’assises spécialisée dans le jugement « d’actes de terrorisme » composée de sept magistrats professionnels. Les avocats du « chacal » contestent par ailleurs la compétence de ces derniers, qualifiant cette comparution de « mise en spectacle artificielle, destinée à tromper l’opinion publique ».

Le terroriste vénézuélien n’en oublie pas pour autant de faire le spectacle. Dans un entretien accordé au quotidien El Nacional publié dimanche à Caracas, Carlos revendique pour la première fois plus d’une centaine d’attaques, qui ont fait entre 1 500 et 2 000 morts, tout en s’abstenant de fournir davantage de détails.

Alexandre Roux

(Source : Le Parisien)
Photo : Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, le 7 mars 2001 lors de son procès en appel à Paris / Crédit : AFP/Archives

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