Méfiez-vous des canards de bain en plastique, alertent des chercheur suisses et américains, dans une nouvelle étude relayée par un communiqué du Conseil fédéral suisse, intitulé Les vilains petits canards de bain. Ces petits jouets en plastique si populaires dans les baignoires des marmots recèlent des quantités importantes de bactéries et de champignons.
Les auteurs de l'étude, chercheurs à l'Institut de recherche sur l'eau Eawag, de l'École polytechnique fédérale de Zürich, et de l'Université de l'Illinois (États-Unis), ont mené des recherches en immergeant les canards en plastique dans un bassin d'eau propre. Un autre groupe de canards a fait trempette dans une eau remplie de restes de savon, de saleté, de transpiration et de bactéries.
Au terme de l'expérience, les scientifiques ont coupé les canards en deux (voir vidéo ci-dessous), laissant apparaître vilaines traces noires s'écoulant de part et d'autre du jouet. Le résultat est effrayant : les canards qui ont baigné dans l'eau sale étaient porteurs de champignons, tandis que 80% de tous les jouets examinés présentaient des agents pathogènes comme des légionelles, bactéries responsables de la légionellose, une infection respiratoire qui (dans les cas les plus graves) peut entraîner une pneumonie.
D'après les chercheurs, entre 5 et 75 millions de cellules ont été retrouvés sur chaque centimètre carré de surface. Les auteurs de l'étude ont également remarqué que l'eau infectée ressortait particulièrement du trou situé sur le ventre du canard : "lorsque l'enfant appuie sur leur ventre pour faire gicler de l'eau, il n'est ainsi pas rare que le jet soit de couleur brune", souligne le communiqué.
Étant donné que toutes les bactéries ne sont pas foncièrement mauvaises pour le corps humain, puisque certaines peuvent renforcer les défenses immunitaires, cet aspect peut "à ce moment-là peut se révéler plutôt positif ", précise l'étude. Le problème, c'est que cette forte présence de bactéries peut également entraîner des irritations au niveau des yeux et des oreilles ainsi que des infections gastro-intestinales", explique le chercheur Frederik Hammes, microbiologiste à l'Institut Eawag et co-auteur de l'étude.
Pour limiter les dégâts, le scientifique suggère de durcir les règles de fabrication de ces petits palmipèdes, notamment en limitant l'usage des polymères, molécules chimiques souvent présentes dans les canards de bain.