En pleine campagne présidentielle, les journalistes du Figaro s’inquiètent de la ligne éditoriale suivie par leur quotidien. Jeudi, ils adoptaient donc une motion visant à rappeler « leur attachement viscéral aux valeurs du journalisme et à la devise du journal : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».
En clair, la Société des journalistes du Figaro demande à sa direction, représentée par Étienne Mougeotte, de « veiller à ce que les articles mais aussi les titres et les manchettes, rendent compte de manière complète et pluraliste de l’actualité, sans occulter tel ou tel sujet au motif qu’il pourrait embarrasser l’actuelle majorité ». Les journalistes du titre, propriété du sénateur UMP Serge Dassault, soulignent que Le Figaro n’a pas vocation à être « le bulletin politique d’un parti, d’un gouvernement ou d’un président de la République ».
Une situation qui n’a rien d’inédit. En effet, depuis l’arrivée de l’ex-numéro 2 de TF1 à la tête du quotidien national, les journalistes se sont régulièrement plaints d’être mis en porte-à-faux comme lorsque, fin 2011, le directeur de la rédaction, nominé par Serge Dassault publiait une longue interview de Charles Edelstenne, patron de Dassault Aviation. Étienne Mougeotte avait alors expliqué que son journal « n’est pas là pour emmerder la droite, c’est comme ça ». Et d’ajouter : « pour être bien au Figaro, il faut épouser les idées du Figaro », allant jusqu’à inviter les mécontents à postuler à Libération.
C’est d’ailleurs en référence à cet épisode que le texte adopté précise que les journalistes du Figaro sont « fiers du titre auquel ils collaborent » et « n'envisagent pas de postuler ailleurs pour se sentir à l'aise dans leur profession ».
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