Permettre aux enfants atteints de maladies incurables de recourir à l’euthanasie, telle est la réforme de loi vers laquelle se dirige la Belgique. Après plusieurs mois de débats sereins, de nombreux élus sont convaincus que les possibilités d’accès à l’euthanasie doivent être modifiées et élargies aux mineurs notamment. Quatre sénateurs, deux socialistes et deux libéraux ont d’ailleurs présenté quatre propositions de loi visant à modifier la loi de 2002, qui avait légalisé l’euthanasie pour les adultes exclusivement, et sous certaines conditions. Des textes qu’ils sont d’ailleurs bien décidés à voir adoptés avant le 21 juillet prochain.
« Nous avons trouvé quatre thèmes de convergence, permettant de ne pas reporter les solutions à une date non définie pour les mineurs atteints de maladies incurables avec des souffrances telles qu’on ne peut les soulager », explique Philippe Mahoux (PS) à l’Avenir.net. « Nous prenons un tournant important en ne fixant plus d’âge pour l’euthanasie », appuie quant à lui Jean-Jacques De Gucht (Open-VLD). En effet, les sénateurs souhaitent permettre l’euthanasie de mineurs sans limite d’âge défini, lui préférant la notion de « capacité de discernement » qui devra être évaluée par un pédopsychiatre ou un psychologue. Le mineur devra exprimer sa demande et celle-ci devra être confirmée par ses représentants légaux. En outre, les deux parents devront être d’accord.
À noter que la Belgique a enregistré, en 2012, un nombre record de 1 432 déclarations d'euthanasie, soit une augmentation de 25% en un an. Elles représentent toutefois moins de 2% de l'ensemble des décès enregistrés, des conditions très strictes étant attachées à ce droit : le patient majeur incurable doit être « capable et conscient », formuler sa demande de façon « volontaire, réfléchie et répétée » et enfin être libre de toute contrainte. Mais si pour l’heure, la loi ne s’applique officiellement que sur des malades âgés de plus de 18 ans, des experts ont jugé « évident » qu’elle était également pratiquée sur des mineurs en dehors du cadre légal.
Euthanasie : une campagne choc met en scène des candidats à la présidentielle
Euthanasie : 86% des Français y sont désormais favorables
Euthanasie : Le Sénat met un terme au débat
Suisse : le suicide assisté autorisé sous conditions