Que dire à un homme après l’amour lorsqu’il pose la fatidique question « est-ce que tu as joui ? » (à part mentir) ? Les hommes sont par nature inquiets et le deuxième sujet de leur inquiétude - le premier étant l’érection, n’ayant jamais la certitude qu’elle se perpétue - est celui de savoir s’ils ont su faire jouir leur partenaire.
Outre que l’orgasme féminin est difficile à reconnaître par les intéressées elles-mêmes tant il prend de formes différentes (et qu’il faut aller le chercher soi-même, car il ne se donne pas, mais se prend), il faut malgré tout pouvoir répondre : le moment est tendre et doux, l’homme fragile et l’avenir sans doute radieux.
Les hommes aiment que les femmes crient leurs jouissances, aiment voir des signes du corps qui réagit à l’approche de l’orgasme, aiment qu’elles aient des spasmes qui enserrent leur verge. Cela augmente leur excitation, physiquement et psychiquement.
Après l’orgasme, ils ont un sentiment de victoire, gonflé d’un peu d’orgueil de de beaucoup d’ocytocine, qui demande à être partagé avec leurs complices. S’ils savent et comprennent que les femmes peuvent prendre du plaisir sans arriver jusqu’à l’orgasme, cela les place quand même dans une situation de fragilité extrême : ils imaginent malgré tout avoir sous-performé (et quelques fois c’est bien le cas!). Ils considèrent, plus ou moins consciemment, que l’orgasme de la femme tient à la qualité de leur érection (dans le cas de jouissances par pénétration) et à leur savoir-faire.
Récemment, un focus group sur ce sujet, aux Etats-Unis, a permis de relever des témoignages d’hommes attestant de cette fragilité : « si ma partenaire n’a pas d’orgasme, je ne sens pas au top, même si j’en ai eu un », « si elle jouit c’est un bel accomplissement », ou encore « je pense que c’est normal de porter le blâme. Même s’il y a beaucoup de facteurs qui font qu’une femme n’a pas joui, et que nous ne contrôlons pas tout, c’est quand même la responsabilité de l’homme de provoquer l’orgasme de sa partenaire ». Alors que les femmes révélaient parler peu de leur absence d’orgasmes, lorsque c’était le cas, les hommes souhaitaient qu’elles en parlent et disent également ce qui les aide à jouir.
Les hommes sont même si anxieux qu’ils regardent sur Internet presque autant de photos de sexes féminins que de pénis (il semblerait que cela soit primitif : une façon d’assurer la compétition spermatique). Les requêtes portent principalement sur la taille, et ils les préfèrent gros : seuls 2% des hommes souhaiteraient avoir un pénis plus petit.
Si la question du partenaire masculin arrive après une relation sexuelle insatisfaisante, il n’est pas nécessaire de raconter de fourberies : on peut dire dire, avec délicatesse, ce qui faisait défaut pour arriver à la volupté ; toutes les femmes n’ont pas les mêmes besoins et rien ne se devine. Et l’insatisfaction accumulée en silence peut finir par être assassine.
Si au contraire elle était satisfaisante, que l’orgasme ait été identifié ou non, rien n’empêche de faire plaisir en racontant les sensations vaginales ou clitoridiennes, anales, ou n’importe où ailleurs sur le corps, sachant qu’une caresse labiale bien faite sur la pointe des seins, que le frottement du gland sur les petites ou grandes lèvres, sur le raphé périnéal, peuvent être au moins aussi jouissifs que la pénétration.
La jouissance, l’orgasme varient selon le jour, l’humeur et l’homme, mais un mot doux et rassurant peut faire beaucoup pour empêcher l’homme de vaciller : ce n’était pas l’extase, mais c’était quand même le pied !
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