Loui Sand, 26 ans, vient de mettre fin à sa carrière de handballeuse. La joueuse suédoise qui évoluait comme ailière gauche au sein du club français Fleury Loiret a annoncé lundi 7 janvier son départ en retraite anticipée.
Celle qui se fait appeler Loui depuis un certain temps a expliqué qu'elle était trans et que ce changement d'identité (elle va notamment entamer un traitement hormonal) l'avait conduite à vouloir "se concentrer sur sa nouvelle vie".
Une décision confirmée lundi soir lors de la diffusion d'un podcast suédois, dans lequel la sportive a donné sa propre définition de la dysphorie de genre, c'est-à-dire l'inadéquation entre son identité de genre et celle qui lui a été assigné à la naissance selon son sexe.
"Je suis née dans le mauvais corps", a-t-elle expliqué. Pour affirmer son identité, la sportive a tranché : elle ne souhaite être appelée "Louise" mais "Loui" et préfère qu'on parle d'elle en employant le féminin. Un bon compromis à la croisée des genres, qui l'émancipe du traditionnel schéma masculin/féminin.
"Les gens m'ont aimée et acceptée comme j'étais. Mais je ne veux plus porter la haine de moi-même à cause du malaise que je ressens à propos et à l'intérieur de mon corps", a-t-elle expliqué.
Sur Instagram, le message de Loui a été lu, commenté et approuvé plus de 9000 fois. De nombreux messages de soutien lui ont été adressés dans son post diffusé sur le réseau social. Sur Twitter, Annika Strandhäll, ministre suédoise des missions sociales et des sports, a insisté sur le caractère "courageux" et "important" de sa décision.
"C'est un très bel exemple et un bon symbole", a salué l'entraîneur de l'équipe suédoise de handball féminin Henrik Signell lors d'un entretien accordé au journal suédois quotidien Göteborg Posten.
Dans le monde du sport, les transgenres restent difficilement acceptés. "C'est un sujet sensible, qui pose des questions difficiles sur la manière dont le genre est perçu dans le sport, et des questions dites 'dangereuses', sur le droit fondamental des athlètes à participer au sport", estime la handballeuse transgenre Hannah Mouncey dans un article publié sur le site de la BBC.
La Canadienne Rachel McKinnon, médaille d'or du sprint féminin, estime par exemple avoir reçu plus de 100 000 messages haineux et transphobes sur Twitter depuis qu'elle a remporté son titre de championne du monde UCI Masters Track en octobre dernier.
La victoire de la Canadienne de 36 ans a été contestée par certain·es qui estiment "injuste" qu'une femme transgenre participe à une compétition sportive féminine avec un corps biologiquement masculin.
"Il n'y a aucune preuve que la participation diminue chez les femmes lorsqu'une femme transgenre est présente, alors nous ne devrions jamais établir notre politique en fonction de personnes qui ont peur des transgenres. C'est la définition même de la transphobie", a réagi Rachel McKinnnon.
Selon un sondage mondial mené auprès de 1 000 femmes et dévoilé en septembre 2018, 80 % estiment que les femmes transgenres devraient avoir les mêmes droits qu'elles.