Cet été, Etam veut innover et s'affranchir des standards de beauté. Une initiative louable qui s'inscrit dans un mouvement plus général – et sociétal avant d'être marketing – de libérer les corps de carcans réducteurs : le body positivisme.
Pour ce faire, la marque française vient de sortir son maillot de bain taille unique et garanti "pour toutes les morphologies". Deux modèles, trois coloris fabriqués dans une matière texturée et élastique – intitulée "le bouillon" et composée à 97 % de polyamide recyclé – qui épouserait les courbes de nos silhouettes quelles qu'elles soient. L'effet est sculptant et confortable, et pour cause : pas d'armatures ni de rembourrage.
Sur le papier, on a envie de signer. Seulement, on se demande, un seul vêtement peut-il réellement convenir à chacune ?
Non, et Etam elle-même l'admet. Car voilà, pour rentrer dans la catégorie "tous les summer bodies" que le label met en avant, il ne faut pas dépasser le 44 ni le bonnet E. Et oublier ses rêves de maintien irréprochable.
Pourquoi une telle limitation ? D'après une responsable, aller plus loin niveau taille "est techniquement impossible sur ce modèle. Nous proposons chez Etam d'autres modèles plus adaptés aux fortes poitrines", précise-t-elle auprès de Madame Figaro. Puis, l'interlocutrice insiste sur l'élasticité du produit : "Le maillot de bain One Size s'adapte également aux changements du corps durant une grossesse".
Un bon point, très clairement, mais on est loin de la promesse initiale.
De fait, cette ligne exclut 25 % des Françaises dont la taille est supérieure au 44. Un quart des femmes ne pourront pas se sentir représentées, ni trouver leur bonheur, dans une collection censée être "inclusive" et designée spécialement dans le but de convenir aux morphologies dans toute leur diversité. Ça en fait du monde et de la contradiction.
Alors, "One Size", peut-être, mais toujours pas "pour toutes".