Shocking ! La princesse Anne, fille de la reine Elizabeth II et sœur de Charles, a provoqué un séisme médiatique jeudi outre-Manche en conseillant à ses concitoyens de consommer de la viande de cheval. « Notre attitude vis-à-vis du commerce de la viande de cheval et de la valeur de la viande équine doit changer », a-t-elle ainsi déclaré lors de la conférence annuelle de l’association World Horse Welfare, dont elle est la présidente, provoquant la stupeur des Britanniques et la colère des associations de défense des animaux. L’hippophagie, c’est-à-dire la consommation de viande de cheval, a en effet toujours été considérée comme taboue en Grande-Bretagne, et comme un signe de pauvreté.
Pourtant, selon la princesse Anne, manger du cheval réduirait de manière considérable un phénomène qui, chaque année, prend de l’ampleur outre-Manche : celui de maltraitance et d’abandon des chevaux. Selon une organisation de défense des animaux, quelque 7 000 équidés seraient menacés d’abandon au Royaume-Uni. « Cela réduirait-il le nombre de cas de maltraitance si la viande de cheval avait une vraie valeur ? », a demandé Anne, avant d’ajouter : « Nous devons comprendre si cette valeur joue un rôle pour réduire le nombre de cas de maltraitance. »
Les déclarations de la princesse ont d’autant choqué les Britanniques car cette dernière est une cavalière émérite et fut même, en 1971, sacrée championne d’Europe d’équitation. Dès vendredi, les réactions des Britanniques pour défendre leurs destriers ont fusé sur Twitter, et l’organisation de défense des animaux PETA s’est fendue d’un communiqué pour critiquer les propose de la princesse. « Que peut-on attendre désormais de la part de la famille royale ? Que la reine suggère que l’on mange les corgis », a ironisé l’association, les corgis étant les chiens de compagnie préférés d’Elizabeth II. « À la lumière des informations régulières sur la manière dont on traite les porcs et les poulets destinés à la consommation, il est absurde de penser que les chevaux recevront un meilleur traitement s'il existe un marché pour leur viande », a considéré PETA, avant de poursuivre : « Si elle se préoccupe vraiment du bien-être des chevaux, nous souhaiterions lui suggérer de faire campagne pour mettre fin à la cruelle industrie de l'hippisme qui oblige les animaux à courir à tombeau ouvert sur des terrains difficiles. Une fois qu'ils ne peuvent plus courir, ces chevaux sont souvent transportés dans des conditions épouvantables vers des abattoirs où ils sont transformés en viande pour chien bon marché. »