Dans Le Bureau des légendes, la nouvelle création originale de Canal+, Mathieu Kassovitz incarne un agent spécial de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui, pour les beaux yeux d'une femme, est prêt à envoyer valser sa couverture.
Réputé pour son exigence en matière de rôles, mais aussi pour son franc-parler, Mathieu Kassovitz défend farouchement la nouvelle série signée Éric Rochant, et dont Canal+ diffuse les deux premiers épisodes ce soir. Dans un entretien accordé au Monde , le comédien n'hésite d'ailleurs pas revendiquer la filiation entre Le Bureau des Légendes et les productions américaines. "Les Américains investissent beaucoup dans l'écriture et peuvent compter sur des scénaristes de talent. Je pense que cette première saison du Bureau des légendes est à la hauteur des productions américaines, estime Mathieu Kassovitz. Avec un sujet sur l'espionnage qui fait partie intégrante du cinéma français, nous avions l'obligation d'être novateurs."
Il y a une série américaine toutefois que Mathieu Kassovitz juge bien trop surestimée : Homeland. Si Le Bureau des légendes et la série de Showtime partagent sensiblement le même thème – celui de l'espionnage politique -, pour le comédien, la comparaison s'arrête là. Car alors que Le Bureau des légendes table sur une intrigue qui colle à la réalité, celle d'Homeland est jugée trop invraisemblable par Mathieu Kassovitz pour être crédible.
"Le Bureau des légendes, c'est ce qui se passe si James Bond doit aller chercher ses enfants à l'école, explique l'acteur dans une interview accordée à GQ . Cette approche réaliste m'a plu. L'image qu'on a des espions au cinéma c'est Bond, Jason Bourne et Mission Impossible. On pense action, gadgets, microfilms... En réalité, un agent ne doit rien avoir sur lui pour rester transparent. C'est un travail avant tout intellectuel."
Et de poursuivre : "Quand je vois Homeland, je me dis "c'est bidon". Dans le monde dans lequel on vit, on n'a plus envie qu'on nous raconte des trucs qui n'existent pas, on a besoin de savoir comment ça fonctionne vraiment. Comment les gens font des conneries parce qu'ils sont humains, qu'ils ont des problèmes personnels, qu'ils font des erreurs de jugement."