« Le partage du pouvoir n'est pas une réalité », tel est le constat une nouvelle fois dressé par le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), avant les élections municipales des dimanches 23 et 30 mars.
En effet, seules 17,1% des têtes de liste engagées dans les 36 664 communes françaises sont des femmes. Une quasi stagnation par rapport aux dernières municipales de 2008 (16,5%). En outre, les femmes ne représentent toujours que 13,9% des édiles (contre 1% en 1959). Une étude menée par l'institut Harris Interactive dans les communes de plus de 9 000 habitants montre que 79% des têtes de liste sont des hommes. Dans ces villes, le FN ferme la marche en termes de parité (18% de femmes têtes de liste). Suivent de très près l'UMP (19%) et le PS (20%). Les bons élèves sont à chercher du côté du Parti de Gauche (46%), d'Europe Ecologie-Les Verts (38%) et du MoDem (35%).
Pour tenter de réduire ces inégalités, la loi organique du 17 mai 2013 a étendu le respect du principe de parité des listes de candidats à toutes les communes de plus de 1 000 habitants (une disposition qui ne s'appliquait jusqu'alors qu'aux communes de plus de 3 500 habitants). La mesure concerne 6 550 villes. Le gouvernement table ainsi sur l'élection de 16 000 conseillères municipales supplémentaires.
Mais si les lois sur la parité de 2000 et 2007 avaient déjà permis de rendre les Conseils municipaux quasi paritaires, avec 48,5% de femmes, la « parité qualitative » n'est toujours pas au rendez-vous. En clair, les hommes se réservent, dans la plupart des cas, les délégations les plus influentes dans les politiques locales. Ce phénomène varie toutefois en fonction de la couleur politique, comme l'indique le site des Echos : « Les mairies PS ayant un taux de féminisation de 43% pour les deux premiers adjoints – aux délégations les plus lourdes – quand les mairies de droite affichent un taux de 30% ».