"Nous voilà ! Nous sommes prêts pour cette incroyable aventure, allez la Team France !". C'est plein d'enthousiasme que la capitaine de l'équipe de France de natation Mélanie Henique avait annoncé sa participation aux JO de Tokyo sur Instagram. Mais les ondes positives de la professionnelle, demi-finaliste à l'épreuve du 50 mètres nage libre pour les femmes, masque une réalité plutôt triste : celle du traitement particulier des sportifs et sportives.
Cette native d'Amiens a effectivement dû concourir aux Jeux Olympiques avec un maillot de bain... qui n'était pas le sien. Elle s'est donc retrouvée privée de son propre maillot durant cet événement crucial. Pourquoi ? La raison est pour le moins curieuse : la sportive n'était pas suffisamment "suivie" sur ses réseaux sociaux. Plus précisément, son équipementier lui refusait tout simplement un nouveau contrat tant que le pic des 10 000 followers n'était pas atteint sur son compte Instagram.
On croit naviguer en plein Black Mirror et pourtant, la chose n'est pas neuve pour les principales concernées.
"On te reconduira ton contrat pour un an supplémentaire quand tu auras 10 000 followers sur Instagram'', aurait ainsi rétorqué l'équipementier à la nageuse, comme l'a dévoilé l'ancienne nageuse professionnelle et consultante sportive Sophie Kamoun. Un fait bien "what the fuck". Cette dernière s'est donc vue obligée d'emprunter un maillot de bain à la nageuse danoise Pernille Blume. Sophie Kamoun a d'ailleurs incité sa communauté sur Twitter à suivre "en masse" Mélanie Henique sur Instagram. Une solidarité symbolique.
"Beaucoup d'athlètes galèrent terriblement financièrement, ne serait-ce que pour se préparer correctement, s'acheter des compléments alimentaires... Tout un tas de choses nécessaires pour le sport de haut niveau. Certaines marques préfèrent un sportif influenceur plutôt qu'un médaillé olympique", a encore déploré Sophie Kamoun. Pour celle-ci, la situation n'est malheureusement pas nouvelle. Elle était même déjà arrivée au nageur David Aubry, qui, à l'unisson, se serait vu refuser un contrat pour "manque d'influence".
Curieuse réponse à décocher à l'adresse d'un sportif olympique.