Ani Fanelli (Mila Kunis) est une jeune femme à qui tout réussit. Poste enviable dans une prestigieuse rédaction new-yorkaise, voyage de noces prévu dans une destination paradisiaque avec l'homme parfait... Elle semble être comblée. Mais son passé la rattrape et vient peu à peu noircir ce tableau idyllique : un réalisateur la contacte pour l'interroger à propos d'événement traumatisant survenu alors qu'elle était au lycée. Des souvenirs douloureux refont alors surface.
Cette histoire, c'est (quasiment) celle de Jessica Knoll. Ex-rédactrice en chef de Cosmopolitan, elle signe en 2016 un roman à succès intitulé American Girl, inspiré de son propre vécu. Alors lycéenne, elle est victime d'un viol collectif lors d'une soirée. Son récit, Netflix a décidé de l'adapter pour le petit écran (la version américaine est baptisée Luckiest Girl Alive).
Disponible sur la plateforme de streaming depuis le 7 octobre, Jessica Knoll en a signé le scénario de cette adaptation et officie comme productrice exécutive.
S'attaquer à la thématique du viol, qui plus est à un viol collectif sur une adolescente, était un pari risqué pour le géant américain. Mais ce thriller glaçant, portée par Mila Kunis, qui incarne Ani Fanelli, a reçu un très bon accueil du public, bouleversé par cette histoire poignante.
Actuellement en tête du Top 10 des films les plus vus sur Netflix en France, cette production montre ainsi avec force et sans filtre à quel point un trauma peut ruiner une vie et aborde d'autres sujets tels que le harcèlement scolaire ou les tueries de masse, qui secouent régulièrement les Etats-Unis.
Derrière son titre très "girly", American Girl dépeint la souffrance d'une femme, qui, comme beaucoup de victimes de violences sexuelles, a enfoui son terrible secret pour pouvoir avancer et survivre. Souffrant d'amnésie post-traumatique, c'est parfois aussi bien plus tard que les victimes réalisent ce qu'elles ont subi et s'effondrent.
Jessica Knoll raconte ainsi dans Vanity Fair comment elle a mis en place des stratagèmes pour se protéger, avant que sa thérapeute ne lui fasse réaliser ce qu'elle avait vécu, sept ans après les faits. Elle confie ainsi qu'elle "normalisait certaines choses dans sa tête".
"C'était un viol mais comme ils étaient aussi bourrés... C'était probablement un malentendu. Ce n'est pas si grave que ça", s'est-elle dit à de nombreuses reprises. "J'ai encore des moments de doute sur moi-même", confie Jessica Knoll. "Je me demande si je mérite vraiment de ressentir ce que je ressens à propos de ça. En voyant le film, je me dis que oui, je le mérite", conclut-elle.
Trigger warning : très fidèles à la réalité, certaines scènes peuvent être difficiles à regarder ("American Girl" est d'ailleurs déconseillé au moins de 18 ans). Violent mais nécessaire, ce film ne laissera pas ses spectateurs indemnes.