Fidèle à son franc-parler, Nathalie Kosciusko-Morizet ne mâche une fois encore pas ses mots. Interviewée dans les colonnes de NBC News par le journaliste Ian Johnston, l'ancienne ministre et porte-parole de Nicolas Sarkozy se laisse aller à quelques confidences inédites, n'hésitant pas à dresser un auto-portrait sans tabou. L'ambitieuse candidate à la mairie de Paris l'assure sans ambages : elle est une « tueuse ». « Je suis une tueuse, tout le monde est un tueur en politique. Certains savent comment tirer, d'autres non. Certains le font de face, la plupart dans le dos. Je le fais de face », explique-t-elle sur le site d'information américain. Et elle l'affirme : « C'est de là que vient ma réputation de tueuse. Ça a parfois été un problème dans ma vie politique. Je dis de face ce que je pense des gens ». Nathalie Kosciusko-Morizet le rappelle, elle n'a pas l'habitude de se laisser marcher sur les pieds. Et peu importe qui se met en travers de son chemin, notamment les hommes politiques un peu trop entreprenants. Interrogée justement sur le cas DSK et ses collègues masculins libidineux, NKM l'assure : « J'ai 40 ans, deux enfants, je sais très bien comment éconduire ce genre d'hommes. Mais je pense que ça peut être un problème pour les femmes plus jeunes, celles qui veulent leur premier boulot. »
Et côté sexisme, la députée-maire de Longjumeau n'hésite pas à tacler son parti, révélant que le fait d'être une femme a pu à plusieurs reprises freiner sa carrière. « J'ai deux enfants, et à chaque grossesse, j'ai perdu l'opportunité d'être ministre. Et le plus étrange, c'est qu'on me l'a dit », confie-t-elle. « À chaque fois, un homme m'a appelé. Le président de la République - Jacques Chirac -, et la seconde fois, le Premier ministre - François Fillon - me disant "tu ne seras pas ministre car tu es enceinte". Ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils disent et, en fait, je ne suis pas sûre que ce soit la vraie raison. Je suis sûre qu'ils avaient d'autres raisons. Mais dans leur esprit, c'était une bonne raison. » Mais la candidate aux élections municipales l'assure : elle n'a rien de personnel contre M. Chirac ou M. Fillon. Pas rancunière ?
Reste que, comme elle le confie, elle doit régulièrement subir attaques et remarques sexistes. Et pour appuyer son propos, elle n'hésite pas à s'arranger avec les faits, assurant qu'en février dernier Jean-François Legaret l'a traitée de « potiche »… alors que l'insulte était en fait destinée à sa rivale socialiste Anne Hidalgo. M. Legaret avait cependant qualifié NKM d' « opération marketing ». Peu importe, la « tueuse » l'affirme : elle est bien décidée à s'imposer dans ce « boys club » qu'est encore aujourd'hui la politique française.