1992. Evelyn Lauder, vice-présidente de la marque de cosmétiques Estée Lauder, crée avec le partenariat du titre américain « Self Magazine », le ruban rose, qui deviendra très vite un signe de ralliement dans la lutte contre le cancer du sein. L’année suivante, cette femme d’affaires, décédée en 2011, souhaite aller plus loin dans son engagement et crée la « Breast Cancer Research Foundation » (BCRF - Fondation pour la Recherche contre le Cancer du Sein) avec l’objectif de soutenir l'innovation en matière de recherche clinique et génétique.
En France, il faudra attendre le mois d’octobre 1994 pour que, sur le modèle américain, naisse la campagne « Le cancer du sein, parlons-en ! », sous l’impulsion de la filiale française d’Estée Lauder et du magazine « Marie-Claire ». Imaginé pour offrir une plate-forme d’information, de sensibilisation, de dialogue et de lutte contre le cancer du sein, ce partenariat devient concret, aux yeux du public, au mois d’octobre de chaque année. Pendant quatre semaines, des actions (événements solidaires, manifestations sportives, ventes de produits de beauté ou ateliers ludiques et spectacles) visant à faire reculer le cancer du sein sont menées aux quatre coins du territoire avec pour maîtres-mots : « anticiper », « prévenir » et « sensibiliser ».
Au fil des ans, quelques dizaines de partenaires ont rejoint la cause. Par ailleurs, en 2003, l’association « Le Cancer du Sein, Parlons-en ! » créait les « Prix Ruban Rose » destinés à soutenir les efforts de la recherche, clinique ou biologique, mais aussi les innovations et les progrès remarquables. Car en deux décennies, ils furent nombreux, tour à tour axés sur les techniques de dépistage, de chirurgie réparatrice, de psychologie ou encore d'amélioration de qualité de vie pour les femmes malades. Parmi ces progrès techniques, le mammotome, un appareil permettant de faire des biopsies larges du sein de façon plus facile et surtout plus précise qu’un mammographe.
En France, le ruban rose sera encore à l’honneur jusqu’à la fin du mois dans toute la France et plus particulièrement dans les stands d'information des partenaires de la campagne : mairies, centres de médecine du travail, parfumeries. Une initiative qui prend tout son sens quand on sait que l’on recense actuellement 53 000 cancers du sein dans le pays, et qu’une femme sur huit risque d’en développer un au cours de sa vie. Autre preuve de l’intérêt de cette mobilisation, s’il en fallait une autre : en 2011, plus de 2 400 000 femmes ont eu recours au dépistage organisé du cancer du sein. C’est 52,7 % de la population cible, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS).
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