L'association Ni Putes Ni Soumises est en procès contre le rappeur Orelsan pour « provocation au crime », suite à la diffusion sur Internet de sa chanson « Sale pute » en 2009. Les paroles décrivent en termes très violents la colère d’un jeune homme qui menace sa compagne d’une série d’atrocités physiques après avoir découvert que celle-ci le trompait. Suite à la plainte déposée par le mouvement féministe, le rappeur est entendu ce lundi devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ni Putes Ni Soumises réclame ainsi un total de 4 000 euros de dommage et intérêts à Orelsan, tandis que le procureur demande la relaxe du rappeur. Ce dernier a défendu sa liberté de création en assurant qu’il ne pense pas « que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson », ajoutant que dans le cas contraire, « c’est qu’ils sont dangereux dès le départ ».
Asma Guenifi, présidente de NPNS, s'est félicitée du changement de style des chansons du rappeur, qui, après la polémique créée par ce titre, a sorti « Le Chant des Sirènes ». Elle a par ailleurs souligné que l’association attendait « un jugement exemplaire contre toute apologie sordide de la brutalité envers les femmes ». Pour elle, « aucune œuvre dite "de fiction" ne peut justifier la haine, le mépris et l’entrave à la liberté des femmes ». La chanson à l’origine de cette guerre entre le mouvement féministe et Orelsan comporte des paroles telles que : « On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée », « tu mérites ta place à l'abattoir », « je vais t'avorter à l'Opinel », ou « j'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant ».
Ecouter la chanson
Alexandra Gil
Avec AFP
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