Emmanuel Macron a annoncé le 28 février la généralisation dès la rentrée scolaire prochaine de la vaccination contre le papillomavirus pour les élèves volontaires, et ce dès la classe de 5e. Cette annonce décochée au cours d'un déplacement dans un collège de Jarnac en Charente est très importante. Elle a trait à un virus redoutable.
Et pour cause, virus très contagieux se transmettant par voie sexuelle, le papillomavirus, ou virus du papillome humain, est responsable de 6.400 nouveaux cas de cancers chaque année chez l'homme et la femme, touchant majoritairement le col de l'utérus (44 %) et l'anus (24 %), mais aussi de 100.000 cas de verrues génitales bénignes et de plus de 30.000 cas de lésions précancéreuses, rapporte 20 Minutes via l'Institut national du cancer (INCa).
Mais comment va se dérouler la vaccination ?
Jusqu'ici, la vaccination anti-"HPV" était ouverte en France aux adolescentes depuis 2007 et n'a été élargie aux garçons de plus de 11 ans que depuis le 1er janvier 2021, rappelle Le Monde. Mais elle n'était pas encore généralisée au sein du pays. Généralisation qui aura donc lieu dès septembre 2023 dans les classes de cinquième, a promis Emmanuel Macron. Cependant, la vaccination ne sera pas obligatoire.
Elle sera effectuée par le médecin ou l'infirmière scolaires dans les établissements et nécessitera au préalable l'accord parental. En dehors des collèges, ces vaccinations pourront également être réalisées par les pharmaciens, sages-femmes et infirmiers. Deux doses seront administrées à six mois d'intervalle.
"C'est un travail de conviction. Cela permettra d'éviter beaucoup de cancers", a affirmé le chef de l'Etat. Une initiative qui s'est faite attendre. "Les jeunes Français sont parmi les Européens les moins bien vaccinés, tant chez les filles (37 % de couverture vaccinale) que chez les garçons (6 %)", déplore à ce titre le think tank Terra Nova auprès de 20 Minutes.
Chiffres beaucoup moins bas dans certains pays comme l'Australie, où les campagnes de vaccination anti-HPV sont plus massives, et où celle-ci se déroule dès l'école. Mais c'est aussi le cas en Finlande, Norvège, Suède et Danemark, où l'on atteint 85% de taux de vaccination chez les filles et les garçons. En Europe, ce taux dépasse les 70-75% dans 11 pays, de la Hongrie à l'Espagne en passant par le Portugal, détaille franceinfo, déplorant que les chiffres de vaccination français soient parmi "les plus faibles d'Europe". Peu réjouissant.