Il est 19 heures, vous rentrez du boulot après un trajet mouvementé entre la crèche et la maison. Vous êtes rincé·e et n'avez qu'une envie : déguster un petit verre de rouge (ou de multifruits) dans le canapé, et de ne plus répondre de rien ni de personne pendant une heure. Manque de chance, l'humain miniature dont vous avez la responsabilité a d'autres plans vous concernant : vous transformer en réceptacle impuissant de ses émotions.
Visiblement frustré, très bruyant et pas décidé à dormir, il ne finira par se coucher qu'à 23 heures, ruinant vos chances de profiter d'un temps libre bien mérité. Trois heures de retard sur le planning, que le gremlins que vous aimez par ailleurs profondément aura occupées à éclabousser toute la salle de bain et à vider la litière du chat. A sauter sur son lit malgré vos avertissements avant de se cogner la tête contre le mur et à engloutir son (quasi) poids en Petits coeurs Choco'Croc de Lu. A les cracher par terre et à chanter Brille petite étoile à tue-tête.
Qu'on se le dise, aussi grand soit l'amour que vous lui portez, vous n'en pouvez plus. Vous l'adorez mais il est insupportable. Et vous ne savez pas très bien comment rester calme face à cet ouragan qu'interprète avec conviction votre enfant.
Pour vous venir en aide, et vous prouver qu'on vous comprend, voici 5 conseils qui sauront vous guider pour mieux le supporter.
C'est la première étape avant d'agir. Respirez un bon coup et demandez-vous si ce qui se passe à l'instant t est vraiment si grave ou s'il s'agit d'une accumulation de petits événements. Voire, allez faire un tour dans la salle de bain pour dire à voix basse tout ce que vous ne pouvez décemment pas balancer à votre progéniture à voix haute.
Les mots ne viennent pas ? Contentez-vous de pousser un cri du coeur ou de vous défouler en gesticulant frénétiquement. Passez-vous ensuite le visage sous l'eau froide et promettez-vous de vous faire un plaisir de raconter ses affres colériques à son premier amour d'ici 15 ans. C'est du vécu : ça remet les idées en place et ça fait du bien.
D'après la psychologue Dre Bethany Cook, les enfants sont tout à fait capables d'entendre qu'on est à deux doigts de craquer. Ou plus précisément, que leur comportement provoque chez nous une sensation désagréable.
Pour ce faire, essayez de ne pas vous mettre en colère mais plutôt de l'approcher avec une voix calme et de lui faire comprendre que le bruit de la fourchette qu'il racle contre la tablette de sa chaise haute vous fait mal à la tête (traduction : vous donne envie de hurler dans un coussin).
"Les enfants sont plus enclins à se plier aux demandes si elles sont formulées avec gentillesse et si on leur donne des explications", estime l'experte auprès de PureWow. Un exemple, aussi, d'une bonne attitude sociale, "ce qui signifie que vos enfants sont moins susceptibles de vous ennuyer (et d'ennuyer les autres) à long terme".
Bon, pas de chez vous, mais au moins de la pièce où se trouve l'énergumène si tant est qu'elle est sécurisée. "Il est important que les enfants aient la liberté et l'espace pour agir de différentes manières... donc si votre enfant fait quelque chose qui vous irrite, mais qui est honnêtement inoffensif et approprié pour lui, vous pouvez simplement le laisser faire (en toute sécurité)", décrit encore la spécialiste.
Une sortie à faire en toute discrétion avant d'attendre que son comportement (ou votre ras-le-bol) redescende d'un cran.
Toutes les sources d'énervements ne valent pas la peine de s'y attarder. Un manteau laissé sur le sol, un peu d'eau renversée pendant le repas, un croc furtif dans la plaquette de beurre salé rangée au frigo quand on a le dos tourné (du vécu, on vous dit) : il y a des batailles à choisir pour éviter de s'épuiser moralement. Et certaines à abandonner, forcément.
"Concentrez-vous sur ce qui compte, comme la façon dont votre enfant traite les autres humains", encourage le site Aha! Parenting. Et identifiez ce qui relève de la bêtise occasionnelle et inoffensive, bien que particulièrement irritante.
Non pas que ce qui arrive est de votre faute ou signe que vous foirez quelque chose, loin de là. Mais parfois, le meilleur moment d'avoir du temps pour soi et de se reposer est d'en accorder d'abord à l'enfant. A faire un puzzle, à lire une histoire, à manger en tête à tête.
"Passer du temps seul avec vos enfants avant de faire une activité en solo leur donne le sentiment d'être vus, aimés et connectés", affirme Dre Cook. "Ils seront beaucoup plus susceptibles de s'occuper joyeusement pendant un certain temps avant d'avoir besoin de se reconnecter à nouveau."
Et une fois cette parenthèse à deux, vous pourrez enfin vous installer confortablement dans le canapé, un verre à la main. Et profiter, avant de recommencer le lendemain.