Être « fille de » n’est pas toujours un héritage confortable. Park Geun-hye doit composer avec la tragédie de l’assassinat de ses deux parents, et les traces que la présidence autoritaire de son père ont laissées en Corée du Sud après 18 années d’exercice (1962-1979). Malgré tout la Présidente est parvenue à s’imposer sur la scène internationale, et en tant que première femme élue à cette fonction, elle cherche à faire évoluer les mentalités de ce pays qui détient l’un des plus hauts niveaux d’inégalités des sexes parmi les pays développés. « Que ce soit dans les cercles politiques ou dans d’autres domaines, nous recherchons une société où les femmes peuvent vivre de leur potentiel, et construire leur propre carrière », déclare-t-elle à la journaliste de CNN, Paula Hancoks.
« Petite, je voulais devenir professeur, confie-t-elle encore. Après l’université, je voulais contribuer à l’industrialisation de mon pays en étant impliquée dans la recherche, la science et la technologie. C’est pourquoi j’ai donc choisi de me spécialiser dans le domaine du génie électrique à l’université. Mais ma vie a pris une tournure inattendue. » Dans les couloirs de la Maison Bleue, demeure présidentielle située à Séoul, la capitale, Park Geun-hye se souvient des années très difficiles qu’elle y a vécues. En 1974, une tentative d’assassinat dirigée contre son père échoue et c’est sa mère qui est tuée. Elle devient alors et par la force des choses la Première dame « suppléante » de Corée du Sud, elle n’a que 22 ans. A force de préparer les visites officielles et de recevoir les premières dames étrangères, Park Geun-hye décide de s’orienter vers la politique. « Après le décès soudain de ma mère, de lourdes responsabilités et tâches en tant que première dame m’ont été confiées. C’était difficile pour moi, mais je dirais que mes expériences dans le passé m’ont été très utiles même jusqu’à ce jour ».
Cinq ans après la mort de sa mère, son père est assassiné par son chef du renseignement. « Mes deux parents sont décédés, j’ai vécu une vie normale jusqu’au moment où la crise économique asiatique a secoué la Corée du Sud à la fin des années 90. J’étais choquée de voir ce qui se passait dans le pays, et je ne pouvais pas rester à ne rien faire tout en sachant ce qui avait été fait pour construire ce pays. » Ce passé dramatique la pousse à gouverner de la façon la plus proche du peuple possible, et dans une perspective d’entente et d’union avec ses voisins, pour faire barrage aux menaces de la Corée du Nord : « Les relations entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud sont parfois tendues. Comment ces trois pays peuvent-elles construire une politique commune envers la Corée du Nord, alors que les relations entre eux-mêmes sont déjà tendues ? »
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