Une étude américaine récemment publiée dans la revue scientifique Science établit un lien entre la chaleur et l’augmentation de la criminalité. Si l’on en croît les travaux menés par les universités de Berkeley et de Princeton, les agressions, meurtres, viols, violences qu'elles soient domestiques ou non seraient plus fréquentes quand la température est élevée.
Pour parvenir à cette conclusion, Marshall Burke et son équipe ont croisé d’anciennes études s’intéressant à ce phénomène mais dans des disciplines aussi diverses que l’archéologie, la climatologie, les sciences politiques ou l’économie. C’est l’une de ces dernières qui a mis en évidence le lien entre les violences d’ordre criminel et les fortes chaleurs. « Les preuves amassées montrent que les êtres humains sur le globe se montrent peu capable de faire face à l’exposition à des températures plus chaudes », a expliqué Marshall Burke, le co-auteur de ces recherches.
Un phénomène qui pourrait s’expliquer, selon le principal auteur de l’étude, Solomon Hsiang, par les effets physiologiques de la chaleur sur le corps humain qui favoriseraient un comportement violent. « Des conflits violents peuvent se manifester pour toute une série de raisons, dont la survenue est plus fréquente quand le climat se détériore », a-t-il précisé. Autre théorie avancée : les récoltes moins bonnes en raison de la sécheresse qui favoriseraient la propension des hommes à prendre les armes pour assurer leur survie.
Quoi qu’il en soit, alors que le réchauffement climatique menace la planète, les scientifiques ont d'ores et déjà fait part de leur inquiétude, dans le cas où ce lien serait avéré. « Nous pensons que les effets recensés sont suffisamment importants pour que nous les prenions au sérieux et que nous nous demandions si ce que nous faisons ou pas aujourd’hui peut avoir une influence sur le degré de violence du monde de nos enfants demain », a ainsi prévenu Solomon Hsiang.
Pas de canicule en France, mais seulement des pics de chaleur
Sodas et violences : les liaisons dangereuses
Le changement climatique affecterait notre santé mentale