De l'intro au début de cette phrase, j'ai dû gâcher dix minutes de mon temps sur les réseaux sociaux. Une notification en entraînant une autre, qui entraîne aussi ma déconcentration critique, et voilà que je remets à plus tard l'écriture de mon article. Si le cas n'est pas si grave présenté comme ça, il devient nettement plus inquiétant quand la procrastination vire au stade de réflexe. Quand on ne peut plus rien faire sans commencer autre chose et donc sans repousser de quelques minutes/heures/jours la réalisation d'une tâche.
Manque de motivation, esprit préoccupé par trop de projets en même temps... Les raisons sont nombreuses, mais une chose est sûre : le phénomène ne fait que nous entraîner dans une spirale dénuée de productivité qui peut aussi se transformer en arme contre sa confiance en soi. Un cercle vicieux qu'il n'est pas bon d'entretenir.
Pour remédier à ces mauvaises habitudes et arrêter de tout remettre au lendemain, voici les conseils d'experts pour limiter la casse.
"On ne devrait pas avoir de notifications actives lorsque l'on travaille sur d'autres tâches", explique le Dr Timothy A. Pychyl, auteur de Solving the Procrastination Puzzle. "Nous n'avons tout simplement pas assez de volonté et de maîtrise de soi. Nous devons plutôt mettre en place l'environnement pour travailler en notre faveur, pas contre nous."
Traduction : rangez votre téléphone le plus loin possible de votre clavier, ce qui vous évitera de craquer à la première sonnerie et de vous perdre pendant 20 minutes sur Instagram.
Plus vous multipliez les tâches, moins vous arriverez au bout de chacune. Pour travailler vite et bien, privilégiez la segmentation. Débarrassez-vous également de toutes ces fenêtres ouvertes sur votre ordinateur qui attirent votre attention autre part que sur le bilan à rédiger, la présentation à préparer, le mail à écrire.
Tout le monde n'est pas adepte de la discipline ancestrale devenue tendance, mais il faut avouer que, cynisme à part, le concept marche extrêmement bien quand il s'agit de se recentrer - et de chasser les pensées parasites.
Le Dr Pychyl affirme d'ailleurs que "la méditation de pleine conscience implique de reconnaître que notre esprit s'est égaré, que nous avons des pensées et des sentiments, puis de simplement rapporter notre attention à la respiration. Cette pratique est une base solide pour notre vie quotidienne, car nous apprenons que notre attention diminue, mais que nous pouvons la ramener là où nous voulons qu'elle soit."
Pour arrêter les frais, si la force mentale en elle-même ne suffit pas, il existe une astuce mise en place par l'Université de Bieleland, en Allemagne, lors d'une étude : noter tout ce que l'on fait en une journée et indiquer à quel moment on est devenu·e distrait·e, et surtout pour quelle raison. En revenant sur nos écrits, on pourra donc facilement identifier ce qui nous empêche de mener à bien nos tâches, et bosser sur ces failles pour qu'elles ne se reproduisent plus.
Mettre à l'écrit ce que l'on doit faire est important, à la fois pour l'organisation de la journée et aussi pour décharger notre cerveau, mais noter ce que l'on a fait l'est tout autant.
"Cela aide à construire un système où vos efforts au travail sont renforcés positivement. Cela peut également vous donner un coup de pouce supplémentaire la prochaine fois que vous aurez besoin de vous préparer à reprendre une mission qui vous intimide", indique Dre Christine Li, fondatrice de Procrastination Coach, un programme qui aide à booster sa créativité.
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