"Rafael Nadal devient le joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem après sa victoire à l'Open d'Australie", se réjouit aujourd'hui le journal Le Monde. Effectivement, le tennisman espagnol a battu lors d'un match impressionnant le Russe Daniil Medvedev, devançant en terme de titres majeurs de grands noms de la raquette comme Novak Djokovic - pour ne citer que lui.
Cependant, nombreuses sont aujourd'hui les voix à rappeler cette vérité historique : oui, Rafael Nadal est un champion avec ses 21 titres de Grand Chelem (soit l'ensemble des 4 plus grand tournois de tennis - US Open, Wimbledon, Roland-Garros et l'Open d'Australie) bien mérités, mais d'autres légendes le précèdent et le surpassent même. Des légendes féminines qui n'ont pas du tout à rougir en terme de palmarès. C'est même tout l'inverse.
Ainsi, la championne australienne Margaret Smith Court détient encore le record mondial de titres remportés, hommes et femmes confondu·e·s : pas moins de 24 titres.
La mise en avant prononcée du sacre de Nadal dans les médias en dit long sur l'invisibilisation des sportives et l'euphémisation des victoires féminines. "Margaret Smith Court n'est pas la seule femme à avoir dépassé le record de Rafael Nadal (depuis 1974). Steffi Graf a obtenu son 22e titre en 1999 à Roland Garros. Serena Williams a remporté son 23e titre en 2017 à l'Open d'Australie", souligne ainsi le média digital Period.
Une piqûre de rappel qui a suscité de nombreuses réactions. "Merci de répandre/rétablir la vérité bordel !", "Le nombres de mecs qui ne veulent pas comprendre. Le tennisman Andy Murray a d'ailleurs plusieurs fois soulevé lui même ce souci d'invisibilisation des joueuses en corrigeant des journalistes qui le qualifiait de "premier à....." !", "Les médias et leur sexisme ordinaire..." , commentent les internautes.
Un phénomène d'invisibilisation qui est malheureusement loin de se limiter à la sphère sportive.