La situation était devenue intenable. Elisabeth Borne s'est donc résolue à y mettre fin. Selon les informations du Parisien, le ministre des Solidarité ne fera pas partie du gouvernement "Borne 2" annoncé ce lundi 4 juillet. Visé par une plainte pour "tentative de viol" par une élue centriste et par deux accusations de viol révélées par Mediapart, ce transfuge des Républicains n'a pas voulu démissionner. C'est donc la Première ministre qui a tranché, semble-t-il.
La cheffe du gouvernement avait encouragé les victimes présumées à porter plainte lors d'un déplacement à Angers : "Je ne peux pas me prononcer sur la base de témoignages anonymes (...) Il ne faut pas hésiter à aller porter plainte". Une réponse embarrassée (et insuffisante) alors que des témoignages accablants visaient le ministre. Un nouveau récit vient d'ailleurs de s'ajouter ce lundi matin aux précédents, celui ce Julie (le prénom a été modifié).
Cette jeune membre des Jeunes Populaires, mouvement de jeunesse de l'UMP, a ainsi témoigné auprès de BFMTV de sa rencontre avec Damien Abad en 2013. Il l'aurait contactée via les réseaux sociaux, l'aurait invitée à dîner, puis à boire un verre dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.
"Dans ce bar, tout a basculé", raconte Julie. Elle dit avoir été saisie de malaise après avoir bu quelques gorgées de son verre. "J'avais des vertiges, je commençais à voir trouble." Le lendemain matin, c'est le cauchemar.
"J'étais dans le lit, complètement dévêtue. J'avais du mal à me souvenir de ce qui s'était passée la veille au soir, puis j'ai eu des flashs: il était dans la chambre la nuit, il était dans le lit. C'est sûr et certain."
Elle n'a plus recroisé celui qui vient d'être réélu député de la 5e circonscription de l'Ain. Mais Julie confie que les récents témoignages à son encontre l'ont convaincue de raconter son histoire. Elle est la quatrième femme a accuser l'ex-ministre de violences sexuelles.
Selon Le Monde, l'encombrant ministre des Solidarités est remplacé par un binôme : Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française, et Geneviève Darrieussecq, membre du MoDem.
Autre ministre sur la sellette finalement reconduite à son poste : Chrysoula Zacharopoulou, ex-secrétaire d'Etat chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, visée par une enquête pour viol dans le cadre de sa profession de gynécologue. Deux plaintes ont été déposées (les 25 mai et le 16 juin) par deux anciennes patientes de la spécialiste de l'endométriose.
Parmi les premiers noms annoncés de ce remaniement, on sait qu'Olivier Véran sera le nouveau porte-parole du gouvernement à la place d'Olivia Grégoire qui sera chargée des PME, du Tourisme et du Commerce. Marlène Schiappa fait son retour à l'Économie sociale et solidaire, Clément Beaune sera ministre délégué des Transports et le maire d'Angers Christophe Béchu est nommé ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.