La diplomatie britannique se féminise. Dès l'été prochain, relate le journal The Times, les ambassadeurs du Royaume Uni auprès des pays du G7, de la Russie et de la Chine, seront... des ambassadrices. Comme pour mieux bousculer l'image de l'entre-soi masculin, autrement dit du "boys club".
Entre-soi encore récemment fustigé, notamment à travers la critique du port de la cravate au sein du Parlement britannique. C'est donc une indéniable modernisation, et plus encore une volonté de représentativité, que vise ici le ministère des Affaires étrangères, à travers la mise en avant plutôt inspirante des femmes diplomates en Italie, aux Etats-Unis, au Japon, au Canada, en Allemagne, à Moscou, Pékin, New York...
Et en France bien évidemment, avec la récente nomination de la diplomate britannique Menna Rawlings, directrice générale des questions économiques et mondiales au ministère britannique des Affaires étrangères, en tant qu'ambassadrice sur la capitale française. Une inclusion particulièrement saluée.
"Félicitations aux Britanniques de choisir de nommer des femmes ambassadrices dans l'ensemble de ces pays, y compris dans les pays du G7, des pays membres permanents du Conseil de sécurité et auprès de l'OTAN", a réagi Femmes et Diplomatie, l'association de femmes en lien avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Et l'une des principales concernées, Menna Rawlings, ambassadrice à Paris qui succèdera à 43 hommes à ce poste, de se réjouir : "Je suis ravie d'être la prochaine ambassadrice du Royaume-Uni en France, la première femme dans ce rôle".
"Longtemps, Londres a eu tendance à se complaire dans les préjugés des autres pays, arguant qu'une femme ne pourrait travailler efficacement", déplore le Times, qui voit là une enthousiasmante évolution des mentalités, comme des affectations, notamment quand l'on sait que les femmes britanniques ne jouissent d'une certaine liberté en tant que diplomates que depuis un peu plus de quarante ans. Jusqu'en 1973, une loi nationale obligeait par exemple les diplomates de sexe féminin "à rentrer au Royaume-Uni en cas de naissance d'un enfant", explique le média, et ainsi à démissionner de leur poste. Choisir entre être mère ou femme politique.
C'est dire s'il y a beaucoup à rectifier pour faire (vraiment) bouger les lignes.