C'est une situation grave que soulève, une nouvelle fois, Claire Hédon. En novembre 2021, la Défenseure des droits avait déjà transmis 29 recommandations au gouvernement, exhortant notamment à renforcer le personnel médical en établissement scolaire et à développer les projets de création d'équipes mobiles de soignants à destination des adolescent·es, rappelle l'AFP.
Aujourd'hui, force est de constater qu'aucune action suffisante n'a été entreprise. "Alors que 2022 a été désignée année européenne de la jeunesse, la Défenseure des droits, Claire Hédon, et son adjoint le Défenseur des enfants, Éric Delemar, appellent la Première ministre (...) à agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité", indique un communiqué publié ce jeudi 2 juin 2022.
L'un des points principaux mis en avant : les risques de ce manque de moyens sur les tentatives de suicides.
En janvier dernier, Santé publique France évoquait "une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les enfants de 11-17 ans". Par ailleurs, 11 % des jeunes de 15 ans et plus auraient souffert d'un syndrome dépressif en 2020. "La crise sanitaire a considérablement réduit les interactions sociales pourtant indispensables à la construction psychique des adolescents", complète le texte, alertant que le pic d'hospitalisations des adolescent·es "ne redescend pas".
"Pourtant", note encore la Défenseure des droits, "certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens." Devant ce constat alarmant, elle demande à ce que "le secteur de la pédopsychiatrie" soit considéré comme une "discipline prioritaire".
A l'automne dernier, Claire Hédon recommandait également d'améliorer les dispositifs d'accueil du jeune enfant, de développer le "soutien à la parentalité" et d'ouvrir des "maisons d'adolescents" dans chaque département (84 seraient aujourd'hui en service). Des mesures urgentes, qu'il serait grand temps de mettre en place.