Le film Black Widow débarquera en salles le 7 juillet prochain, mais ce n'est pas la première fois que la super-héroïne interprétée par Scarlett Johansson, du nom de Natasha Romanoff, crève l'écran. Elle est apparue en 2010 dans Iron Man 2, aux côtés de Robert Downey Jr et Gwyneth Paltrow, entre autres, et devenue depuis un personnage récurrent de la série Avengers. Seulement, entre la version réalisée jadis par Jon Favreau, et celle signée Cate Shortland, il y a un fossé. Notamment, autour de la perception et de l'apparence de la protagoniste.
Dans une interview pour Collider, l'actrice a ainsi évoqué à quel point Black Widow (Veuve noire, en français) était "hyper-sexualisée" dans le long métrage initial, et la façon dont ça ne semblait choquer personne - même pas elle.
"Quand vous regardez Iron Man 2, même si c'était vraiment amusant et qu'il y avait beaucoup de grands moments dedans, le personnage est tellement sexualisé", déplore-t-elle dans les colonnes du médias américain. "On en parle vraiment comme si elle était un morceau de quelque chose, comme une possession ou une chose ou autre - comme un morceau de cul, vraiment. Tony (joué par Robert Downey Jr, ndlr) fait même référence à elle comme à quelque chose comme ça à un moment donné. Qu'est-ce qu'il dit ? 'J'en veux'."
Elle poursuit, reconnaissant qu'à l'époque, elle a peut-être "ressenti cela comme un compliment... parce que ma façon de penser était différente", s'empresse-t-elle d'ajouter, insistant que Black Widow a été traitée comme un "morceau de viande". "Ma propre valeur a probablement été mesurée par rapport à ce type de commentaire", confie-t-elle. Puis "comme beaucoup de jeunes femmes, vous devenez vous-même et vous comprenez votre propre valeur."
Aujourd'hui, elle l'affirme, "sa vie et différente". "Je vais avoir 35 ans, je suis une maman [...]. En tant que femme, je suis à un endroit différent de ma vie. Je m'accepte mieux, je pense. Tout cela grâce à cet éloignement de la forme d'hypersexualisation de ce personnage."
Ce phénomène intrinsèquement lié au male gaze, heureusement, est "en train de changer", constate Scarlett Johansson. La preuve avec la version de Cate Shortland, qui met l'accent sur les compétences et la personnalité de ses protagonistes, plutôt que sur leur physique.
Et c'est pour le mieux. "Maintenant, les gens, les jeunes filles, reçoivent un message beaucoup plus positif, mais ça a été incroyable de faire partie de ce changement et d'être capable de sortir de l'autre côté et de faire partie de cette vieille histoire, mais aussi de progresser. D'évoluer." Elle conclut, ravie : "Je pense que c'est plutôt cool." Et comment.