Si l'amour dure trois ans, le coït, lui ne dépasserait pas les sept minutes en moyenne. Et c'est Paul Turek, urologue et expert en sexualité masculine, qui le dit. Alors évidemment, il parle uniquement de pénétration - et pas de la bonne demi-heure de préliminaires qui amène à l'acte en lui-même. Ce temps, certains le calculent quasiment à la seconde près dans l'optique d'améliorer leur performance la prochaine fois.
Une sorte de course contre la montre du cul qui, au final, finit souvent dans les choux. Difficile de battre le chrono quand on est très excité, ou quand on a du mal à se mettre en jambe. Mais que faire quand on est en face, et qu'on aimerait bien passer le pallier de la moitié de quart d'heure ? On en parle, d'abord et on agit, ensuite.
La pression autour du rapport sexuel n'est pas nouvelle. Si les femmes ont largement leur dose niveau attentes (épilation, corps parfait, pas de bruit ni d'odeur), les hommes aussi peuvent en prendre pour leur grade. La masculinité toxique s'installe également, et surtout, dans la chambre à coucher, en semant l'idée du "vrai" mâle avec un gros pénis et une endurance à toute épreuve. C'est cette crainte de ne pas être à la hauteur qui pourrait donc atténuer les chances de votre partenaire de "tenir" plus longtemps. Et aussi d'avoir une érection.
Ces troubles vont d'ailleurs de paire, puisque le terme "tenir" veut simplement dire "avoir le sexe dur pendant une certaine période de temps".
Si on prend d'abord les raisons qui l'empêcheraient de bander, on retrouve principalement le stress de ne pas combler l'autre, la confiance en soi et en son apparence physique, des potentiels problèmes de couple, ou encore la peur d'éjaculer de façon trop précoce ou trop tardive. Un espèce de chaos mental qui a des conséquences directes sur l'ébat à venir. Selon Brianna Rader, éducatrice sexuelle, "les troubles de l'érection sont souvent vues comme un dysfonctionnement, alors qu'en réalité, ils sont une réponse normale à un stress émotionnel ou environnemental". La solution ? Parler.
Ensuite, si votre mec n'a pas de problème pour la faire monter, ce qui peut se mettre en vous deux et un rapport plus long qu'à l'accoutumée, c'est l'excitation qui grimpe d'un coup. Et ça, c'est compliqué à gérer, mais vraiment pas impossible. La preuve.
On a fait le tour des nos mecs, amis, connaissances pour choper des astuces masculines sur une potentielle technique en béton qui les ferait durer quand ils sentent qu'ils craquent, et autant vous dire qu'on a appris pas mal de choses.
Certains, fins stratèges, misent sur un changement de rythme régulier. Si aller trop vite peut les faire venir trop rapidement, décélérer la cadence semble marcher pour pas mal d'entre eux. Un peu comme quand dans Podium, quand Benoît Poelvoorde se cale sur le tempo de Belinda, puis sur Si j'avais un marteau, mais à l'envers. Le fait d'alterner permet de faire redescendre l'excitation et donc de ne pas jouir en 3 minutes chrono (quoique les rapports courts sont tout aussi agréables pour les femmes, tant qu'on est synchro).
D'autres décident au contraire de faire vagabonder leur esprit. On se souvient d'un ami d'ami qui racontait comment penser à des personnes âgées (ses grands-parents, croyez-le ou non) ou même des plats qui le dégoûtent (salut les choux de Bruxelles) ont pu lui faire grappiller quelques minutes de rab'. Effet radical.
Autre technique plus courante : se masturber en amont. L'astuce vieille comme le monde revient à préparer son corps au rapport à venir, et à épuiser son sexe pour ne pas finir la course trop tôt le soir même. Seul problème, votre partenaire peut rencontrer le souci inverse et avoir du mal à jouir - assez frustrant pour lui, et aussi pour vous.
Le tout reste d'être en harmonie avec la personne qui partage son lit, temporairement ou non, et de ne surtout pas mettre de pression sur un sujet si sensible. Et de pratiquer plus pour jouir plus.