"Vous n'allez pas faire pipi dans votre culotte ?". Voilà tout ce qu'a trouvé Khalifé Khalifé, premier adjoint LR au maire de Metz, à rétorquer à l'élue socialiste de l'opposition Charlotte Picard, devant les membres du conseil municipal, ce jeudi 29 septembre.
Son interlocutrice a immédiatement réagi, qualifiant la réflexion de l'adjoint de "totalement irrespectueuse". "Ah bon?", répond Khalifé Khalifé, qui a feint de ne pas comprendre. "Auriez-vous dit la même chose à un homme ?", a-t-on alors lancé dans l'assemblée.
Charlotte Picard poursuit ensuite, avec un trait d'humour, jugeant la remarque de son opposant politique déplacée : "Je pense qu'il n'y a pas besoin de parler de mon corps et de mon urologie au sein du Conseil municipal, mnsieur le premier adjoint".
"Je parle de votre comportement [...] je vous ai écoutée sans moufeter alors que je n'étais pas d'accord, mais là vous êtes en face de moi et j'ai vu directement votre comportement", se défend Khalifé Khalifé.
La socialiste, indifférente à cette justification bancale, a exigé des excuses, qu'elle a fini par obtenir.
Suite à cette humiliation publique, Charlotte Picard a reçu très rapidement du soutien. L'élue écologiste Marina Verronneau a ainsi jugé "infantilisant et rabaissant" le commentaire de l'adjoint au maire, se déclarant "terriblement choquée".
À nouveau, Khalifé Khalifé a prononcé une remarque de mauvais goût, en lançant : "Ah écoutez, ça se soigne, madame Verronneau". Cette ultime provocation a précipité le départ -temporaire- de l'opposition de gauche de la salle du conseil municipal.
"On se lève et on se casse" déclare alors Marina Verronneau, empruntant la formule à Virginie Despentes après la cérémonie houleuse des César 2020. L'élue écologiste a tenu à partager cet échange sur Twitter, la scène ayant été filmée.
De nombreux internautes sont allés dans son sens, estimant que le comportement de Khalifé Khalifé était "condescendant" et "paternaliste".
L'adjoint au maire s'est de nouveau excusé, au retour des opposants socialistes dans la salle : "Je suis désolé, madame Picard, si mes paroles vous ont offensée. Ce n'était ni pour vous rabaisser, encore moins pour vos insulter. Je vous renouvelle mes excuses". Mouais.