Sexiste, misogyne et homophobe : un club de rugby britannique fait scandale
Publié le 10 octobre 2014 à 17:08
Par Marie-Laure Makouke
La London School of Economics, l’une des meilleures universités britanniques, devra se passer de son équipe masculine de rugby cette saison. L’effectif a, en effet, été dissout après avoir distribué sur le campus une brochure mêlant misogynie, sexisme et homophobie.
Sexiste, misogyne et homophobe : un club de rugby britannique fait scandale Sexiste, misogyne et homophobe : un club de rugby britannique fait scandale© LSESU TumblR
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C’est une institution mondialement reconnue pour la qualité de son enseignement des sciences économiques et sociales mais aussi l’une des meilleures universités britanniques. Pourtant, à l’instar d’Harvard en début d’année, la London School of Economics (LSE) est actuellement au centre d’une polémique. En cause : le comportement déplacé des membres de son équipe masculine de rugby. Le mois dernier, le club a édité puis distribué une brochure censée expliquer son fonctionnement à ses potentiels adhérents. Problème, le document était truffé de propos misogynes, sexistes et homophobes.

« Trainées », « Sainte-nitouche », « laiderons » : les femmes vues par les rugbymen de LSE

L’affaire a éclaté après un mail émanant du secrétariat général des étudiants que le Daily Mail s’est procuré. « Le prospectus distribué la semaine dernière illustre la misogynie, le sexisme et l’homophobie » qui gangrène le club, déplore-t-on dans ce courrier électronique. « Les enquêtes menées  ont prouvé que des strip-teaseuses étaient présentes lors du dîner de fin d'année de l’équipe et que les candidats aux élections sont interrogés sur leur sexualité. D’autres pratiques misogynes ont également été mises à jour. Il est clair qu'un état d’esprit négatif se propage depuis plusieurs années dans le club et se poursuit cette année », poursuit-il.

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En effet, dans la brochure réalisée à l’occasion de la rentrée universitaire, les femmes étaient  qualifiées de « Sainte-ni touche », de « traînées » ou encore de « laiderons ».  Choqués et indignés à la lecture de ses propos, de nombreux étudiants de l’établissement les ont unanimement condamnés sur Twitter.

Des propos « discriminants »… qui ne « reflètent pas les valeurs du club » ?

Face à ces réactions, le directeur de l’établissement, Craig Calhoun, s’est rapidement exprimé. Parlant d’abord d’un « événement isolé », il a assuré  que LSE ne tolérait ni sexisme ni racisme ni homophobie, que ce soit par le biais d’un comportement ou d’une publication. Quelques jours plus tard, par le biais d’un mail à ses étudiants, il a présenté ses excuses pour son manque de spontanéité, et annoncé des mesures afin qu’un tel incident ne se reproduise pas. « Suite à la décision définitive du syndicat des étudiants de dissoudre le club de rugby masculin, LSE annonce que de nouvelles mesures visant à préserver et à améliorer l’intégration des minorités sur le campus seront bientôt prises. Nous ne répéterons jamais assez à quel point nous désapprouvons toutes formes d’hostilités et de préjugés à l’encontre de membres de notre communauté », a-t-il fait savoir.

De son côté, le club de rugby, qui n’en était pas à son premier dérapage – ses membres avaient notamment blessé un étudiant de confession juive lors d’une soirée sur le thème du nazisme – s’est finalement excusé. Dans une lettre parue dans le journal en ligne de l’université et rédigée avant l’annonce de sa dissolution, les membres ont reconnu que leur brochure contenait effectivement d’ « inexcusables propos stigmatisants et discriminants », mais que ces derniers « ne reflétaient en aucun cas les opinions et valeurs du club ». Sans commentaire.

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