C’est une institution mondialement reconnue pour la qualité de son enseignement des sciences économiques et sociales mais aussi l’une des meilleures universités britanniques. Pourtant, à l’instar d’Harvard en début d’année, la London School of Economics (LSE) est actuellement au centre d’une polémique. En cause : le comportement déplacé des membres de son équipe masculine de rugby. Le mois dernier, le club a édité puis distribué une brochure censée expliquer son fonctionnement à ses potentiels adhérents. Problème, le document était truffé de propos misogynes, sexistes et homophobes.
L’affaire a éclaté après un mail émanant du secrétariat général des étudiants que le Daily Mail s’est procuré. « Le prospectus distribué la semaine dernière illustre la misogynie, le sexisme et l’homophobie » qui gangrène le club, déplore-t-on dans ce courrier électronique. « Les enquêtes menées ont prouvé que des strip-teaseuses étaient présentes lors du dîner de fin d'année de l’équipe et que les candidats aux élections sont interrogés sur leur sexualité. D’autres pratiques misogynes ont également été mises à jour. Il est clair qu'un état d’esprit négatif se propage depuis plusieurs années dans le club et se poursuit cette année », poursuit-il.
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En effet, dans la brochure réalisée à l’occasion de la rentrée universitaire, les femmes étaient qualifiées de « Sainte-ni touche », de « traînées » ou encore de « laiderons ». Choqués et indignés à la lecture de ses propos, de nombreux étudiants de l’établissement les ont unanimement condamnés sur Twitter.
Disgusted with leaflets that LSE rugby club were handing out at freshers fair. Can't believe I study with such sexist, homophobic, snobs.
— Emily (@emilyxhaimeed) 5 Octobre 2014
Oh. Just read the LSE Rugby Club's pamphlet for Fresher's Fair. Actually shocked can't believe that was produced by fellow students.
— Fifi Kara (@FifiKara) 5 Octobre 2014
It is dreadful that the LSE Men's Rugby felt the need to distribute sexist and homophobic leaflets at Freshers' Fair #LSE
— Zoe Carter (@ZoeCarter1994) 5 Octobre 2014
Face à ces réactions, le directeur de l’établissement, Craig Calhoun, s’est rapidement exprimé. Parlant d’abord d’un « événement isolé », il a assuré que LSE ne tolérait ni sexisme ni racisme ni homophobie, que ce soit par le biais d’un comportement ou d’une publication. Quelques jours plus tard, par le biais d’un mail à ses étudiants, il a présenté ses excuses pour son manque de spontanéité, et annoncé des mesures afin qu’un tel incident ne se reproduise pas. « Suite à la décision définitive du syndicat des étudiants de dissoudre le club de rugby masculin, LSE annonce que de nouvelles mesures visant à préserver et à améliorer l’intégration des minorités sur le campus seront bientôt prises. Nous ne répéterons jamais assez à quel point nous désapprouvons toutes formes d’hostilités et de préjugés à l’encontre de membres de notre communauté », a-t-il fait savoir.
De son côté, le club de rugby, qui n’en était pas à son premier dérapage – ses membres avaient notamment blessé un étudiant de confession juive lors d’une soirée sur le thème du nazisme – s’est finalement excusé. Dans une lettre parue dans le journal en ligne de l’université et rédigée avant l’annonce de sa dissolution, les membres ont reconnu que leur brochure contenait effectivement d’ « inexcusables propos stigmatisants et discriminants », mais que ces derniers « ne reflétaient en aucun cas les opinions et valeurs du club ». Sans commentaire.