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Sexualité : pour être épanouie, il faut savoir être "cash" avec son homme
Publié le 9 octobre 2012 à 17:44
Par Sophie Bramly
Les Américains inventent tout le temps les mots dont ils ont besoin pour pouvoir exprimer de nouvelles idées (à moins que ce ne soit l’inverse). Notre langue a rarement cette souplesse, et certaines expressions ne se traduisent même pas, mais tout le monde les comprend, comme celle de parler « cash ». Lorsqu’il s’agit de sexualité, les Américains parlent aussi « cash », tandis que nous continuons de préférer les circonvolutions.
Sexualité : pour être épanouie, il faut savoir être "cash" avec son homme Sexualité : pour être épanouie, il faut savoir être "cash" avec son homme© Design Pics
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Si les deux attitudes ont autant d’avantages que d’inconvénients, il est en tout cas indéniable, je crois, qu’il aurait été difficile d’avoir, en France, l’initiative d’appeler une pièce de théâtre « Les monologues du VAGIN ». Pourtant, il est aujourd’hui flagrant que 12 ans après la première représentation en France, beaucoup de Françaises se sont accoutumées à l’usage du mot, et que l’énoncer à haute voix permet de lui donner vie, de lui attribuer un pouvoir.

Et à propos de vagins, un nouveau livre est récemment sorti aux Etats-Unis qui a attiré mon attention : « Vagina : A New Biography » (Vagin : une nouvelle biographie). L’auteure, Naomi Wolf, a qui l’on attribue le rôle de leader de la troisième vague de féminisme, s’interroge sur les effets de la révolution sexuelle sur les femmes. Parce que le livre fait couler tant d’encre outre Atlantique, parce que nombre de femmes et d’hommes s’insurgent avec véhémence, il mérite que l’on s’y arrête un moment.

Que dit-elle en un mot? Que la révolution sexuelle n’a pas particulièrement fait quoi que ce soit pour les femmes !

On expose le sexe partout, on le rend visible pour ne pas l’oublier (il y a des quotas démographiques à tenir), mais en réalité les femmes ont toujours du mal à parler de leur sexualité de façon positive, rayonnante, qui leur insuffle du pouvoir. Elle cite en exemple sur son blog le roman de l’été, « Fifty Shades of Grey ». Quarante millions de femmes se sont précipitées sur un livre où l’héroïne est totalement passive, ne désire jamais sexuellement son amant (tout au plus veut-elle passer la main dans ses cheveux, ou sentir son parfum). De façon générale, les femmes parlent plus facilement de sexualité s’il s’agit de dénoncer des crimes (mutilations sexuelles, viols, mariages forcés) que pour parler des volutes de l’extase. L’auteure cite le rapport Hite, qui faisait le point en 1976 sur la sexualité féminine, et constatait qu’un tiers des Américaines n’avaient pas d’orgasmes pendant leurs rapports sexuels. Depuis, les chiffres n’ont pas bougé d’un iota.

De nos jours, on parle, on met  volontiers en scène la vie sexuelle, mais on laisse de côté le désir et la satisfaction des femmes, comme on laisse de côté des neurotransmetteurs comme la dopamine, qui au même titre que l’adrénaline, joue un rôle crucial sur notre santé physique et mentale. Plus la femme est satisfaite sexuellement, plus elle libère de dopamine, et plus elle libère de dopamine, plus elle se sent bien et plus elle se sent puissante.

En bref, plus on enferme les femmes dans des rôles de victimes, plus on les fragilise, plus on les infantilise. A l’inverse, plus on aide les femmes à s’épanouir, plus la relation sexuelle avec le partenaire s’enrichit et se solidifie au grand bénéfice du couple, de la famille, de l’entreprise et de la société toute entière.

Naomi Wolf appelle à une vraie révolution sexuelle au féminin. Mais il appartient peut-être à chacune de découvrir cette puissance interne, naturellement, et à savoir la laisser se déployer librement. Il suffit d’être « cash » et de savoir dire aux hommes ce que l’on souhaite … ou pas.

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