Samira Zargari. C'est le nom de la coach professionnelle iranienne qui, depuis quelques années déjà, a pour habitude d'entraîner l'équipe féminine de ski d'Iran. Il y a trois ans de cela, la sportive coachait déjà ladite équipe dans le cadre des Jeux Olympiques de Pyeongchang. De quoi attendre chaudement ses futures prouesses. Oui mais voilà, la pro de 37 ans s'est dernièrement vue privée de compétitions à l'étranger... par son ex-mari.
Plus précisément, comme le précise France 24, son ancien conjoint lui a interdit de quitter le pays pour se rendre en Italie, où ont lieu les compétitions des Mondiaux. Le pire, c'est que la loi iranienne autorise ce genre de "démarches", permettant aux époux - et pères - d'interdire tout voyage à l'étranger pour leur conjointe/fille. Précisons que si les deux conjoints sont dans le cas présent séparés, le divorce n'a pas été prononcé.
"Je suis tellement triste. Je ne peux pas y croire", a déclaré Samira Zargari à l'agence de presse AP, exprimant au passage sa fierté pour ses joueuses ainsi que pour "toutes les femmes iraniennes". Une affaire affligeante.
"Cela se passe au 21e siècle !", a déploré en retour la journaliste et activiste iranienne Masih Alinejad, l'espace d'une publication abondamment relayée. Avant de poursuivre sur le même ton : "Samira Zargari, entraîneuse en chef de l'équipe de ski iranienne, n'a pas été autorisée à accompagner son équipe au tournoi en Italie, car en Iran, les femmes ont besoin de l'autorisation de tuteurs masculins pour quitter le pays".
"Samira Zargari a été empêchée de partir en Italie à cause des lois misogynes de l'Iran", décoche le média Iran News Wire. Indignation partagée du côté du compte militant Iran Revival, qui en profite pour fustiger "les lois grotesquement inhumaines de la République islamique" auprès de ses quasi 50 000 followers. Le compte nous rappelle que la même situation était arrivée à la joueuse de football Niloufar Ardalan, il y a six ans de cela : son mari lui avait interdit de participer aux championnats asiatiques.
Résultat des courses ? La Fédération internationale de ski a partagé son soutien à Samira Zargari tout en précisant que "la FIS n'était pas en position de contester les lois d'un pays". De fait, c'est par téléphone que la coach s'échine aujourd'hui à motiver et diriger son équipe. Une persévérance qui nous rappelle les difficultés à revendiquer ses libertés de femme au sein de la société iranienne, face à une législation patriarcale et oppressive.