Pour permettre la pratique de différentes disciplines sportives, n’oublions pas qu’il est nécessaire de faire construire des terrains de sport, des salles, d’entretenir les infrastructures et bien évidemment de fabriquer le matériel sportif et les vêtements nécessaires à la pratique du sport.
Quelle que soit la tenue (chaussures, vêtements), le ou les accessoire(s) utile(s) à la pratique d’un sport… Tous ont un impact sur l’environnement au moment de leur fabrication, de leur usage et à la fin de leur vie. Sur ce dernier point, si les initiatives de recyclage se développent, comme le recyclage des skis usagés dans certaines stations ou encore l’initiative de recyclage de vêtements et de chaussures lancée par l’équipementier PUMA dans ses magasins allemands, la grande majorité du matériel sportif n’est pas recyclé.
La pratique du sport induit également une production de déchets importante de la part des pratiquants, qui peut être nuisible à l’environnement, notamment dans le cas de la pratique de sports de nature. Ainsi, selon une étude publiée par Sport&Vie en mars 2007, les sports les plus polluants, quelle que soit la saison, sont par ordre décroissant :
Le ski de descente : le développement des infrastructures et chantiers de terrassement provoquent des perturbations sur la faune et la flore, qui ont beaucoup de mal à se réadapter une fois la saison d’hiver finie. De plus, avec le réchauffement climatique, les stations ont de plus en plus recours aux canons à neige, dont les impacts environnementaux sont très importants, notamment en ce qui concerne la consommation d’eau. Au total, on estime qu’en France l’eau consommée par ces canons a représenté, pour la saison 2004-2005, la consommation annuelle d’une ville comme Marseille.
Les sports mécaniques : la pollution liée aux moteurs et aux carburants utilisés sur les courses – on enregistre des records de pollution atmosphérique à chaque grand prix de Formule 1 –, les nuisances sonores, la quantité de déchets émise ainsi que la destruction des pistes sont des sources de pollution importantes.
Le golf : sport ambivalent, il est d’un côté synonyme de grandes étendues de verdure, de nature préservée… qui représentent des havres de paix, des zones calmes pour les golfeurs et pour les animaux ; d’un autre côté, l’entretien quotidien pour garantir ce résultat est très impactant pour l’environnement. Certains parcours nécessitent 5000 m3 d’eau par jour, soit l’équivalent de la consommation d’une centaine d’habitants, ce qui peut générer des conflits de partage de l’eau, notamment dans les régions soumises à des restrictions dans l’utilisation de l’eau. L’autre problème majeur concerne l’usage intensif des engrais et des pesticides, qui ont des conséquences non négligeables sur l’environnement.
Un esprit sain dans un corps sain… sur une planète saine
Pour autant, la pratique du sport reste bonne pour la santé et pour le moral ! Mais avant de rechausser vos baskets, voici quelques informations sur les principaux impacts environnementaux de sports pratiqués « classiquement » une fois l’été venu :
- Natation : la fabrication du maillot de bain a un impact sur l’environnement, notamment lié à l’origine des matières premières utilisées. De même, l’entretien des piscines (privées ou publiques) engendre des impacts importants (produits chimiques, consommation d’eau, etc.)
- Course à pied : la fabrication des chaussures n’a en soi pas un impact lourd sur l’environnement, mais ses effets négatifs sont associés aux matières premières prélevées en amont et aux produits chimiques utilisés pour les extraire ou les transformer (cuir et plastique par exemple).
De plus, l’organisation de courses à grande échelle, comme les marathons, engendre des quantités de déchets importantes, parfois directement déversées dans la nature. Toutefois, la prise de conscience et la mise en place de plan d’actions « correctives » par les sociétés organisatrice est, et on ne peut que s’en féliciter, de plus en plus réelle ! A titre d’exemple, le Marathon de Paris comptabilisait en 2010 plus de 39000 participants et plus de 220.000 spectateurs. Aussi, lors ce marathon, un dispositif de collecte des bouteilles et des emballages avait jalonné le parcours des coureurs, à l’initiative d’Eco-emballages. Deux cents poubelles de couleur jaune avaient ainsi été placées pour réceptionner les déchets que les participants abandonnent habituellement sur le parcours.
- Tennis : contrairement à ce que l’on pourrait intuitivement penser, le tennis a été considéré comme le 5e sport le plus polluant dans l’étude publiée par Sport&Vie. En effet, avec ces 14 millions de balles de tennis vendues en France chaque année… les déchets sont très importants. Or, une balle de tennis met plusieurs milliers d'année à se dégrader dans la nature.
Là encore, les choses s’organisent, depuis 2008, une filière de collecte et de recyclage des balles usagées a été mise en place par la Fédération Française de Tennis et l’entreprise Coved pour réduire l'impact environnemental de leur fin de vie.
L’entretien des courts de tennis et des infrastructures engendre également des impacts sur l’environnement (arrosage, chauffage, etc.)
- Vélo : s’ils sont relativement limités, les impacts environnementaux de la pratique du cyclisme sont principalement liés aux matériaux (métal, caoutchouc) et à l’énergie utilisés pour la fabrication des vélos, ainsi qu’à la construction de routes et d’infrastructures spécifiques pour sa pratique en toute tranquillité.
- Escalade : le principal enjeu environnemental pour la pratique de l’escalade réside dans ses incidences potentielles sur les écosystèmes. Sa pratique dans des espaces naturels pose en effet une problématique de respect de la biodiversité et du patrimoine naturel.
A vous de jouer ! Quelques conseils pour une pratique sportive moins impactante
- Pensez à privilégier les installations sportives qui affichent des efforts de réduction de leurs consommations (énergie, eau, etc.), qui bénéficient de systèmes d’énergie renouvelables et qui mettent en place des programmes d’incitation aux gestes de tri et des process de recyclage des déchets.
- Bien choisir son matériel en privilégiant des matériaux moins impactants, du matériel éco-conçu (engagement de l’entreprise dans une démarche d’éco-conception), voire des produits qui ont obtenu un label écologique (les matières premières et/ou matériaux utilisés par l’entreprise possèdent un ou plusieurs labels environnementaux ou certifications). Par exemple, certaines marques de matériel de sport de montagne produisent des vêtements certifiés bluesign®, l’une des normes textiles la plus stricte au monde.
- Réduisez votre impact environnemental avant et après l’activité en privilégiant des moyens de transport doux pour se rendre sur le lieu de pratique du sport : marche, vélo, transports en commun, covoiturage, etc. C’est mieux pour l’environnement, et bon pour se mettre en jambes !
Parce que le sport est avant tout une question de bien-être individuel, sa pratique doit aussi être synonyme de liberté. Mais pour assurer le bien-être de tous, et garantir une pratique du sport responsable, il doit aussi rimer avec respect de l’environnement… Alors, « jouons-la collectif », prenons soin de nous tout en respectant la nature.
Bon sport !
Rue89
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Planetocope
Pro-vélo
ZegreenWeb
Crédit photo : iStockphoto
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