« Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi » : voici le message passé par le collectif d’opposition « Sauvons le Togo » (CST), qui entend par ce biais forcer les hommes à s’investir plus dans les mouvements sociaux qui s’opposent au pouvoir au Togo. « Les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo », explique Isabelle Améganvi, deuxième vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Pour elle, l’abstinence « peut aussi être une arme de lutte ».
Le CST regroupe sept partis et mouvements d’opposition tels que l’ANC, et neuf organisations de la société civile ; le collectif demande notamment que soient abrogés les changements faits dans le code électoral sans consensus préalable de la classe politique, ainsi que le report des élections législatives normalement prévues pour octobre à juin 2013, à cause de retard dans l’organisation du scrutin.
Ce n’est pas la première fois qu’une grève du sexe est lancée en réaction à des problèmes politiques. Au Nigéria en 2003, Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix huit ans plus tard, organise un mouvement d’abstinence pour que le régime de Charles Taylor – président du Libéria de 1997 à 2003) associe les femmes aux négociations pour la paix. Six ans plus tard, c’est à cause des différends entre le président du Kenya et le Premier ministre de l’époque que dix associations lancent une grève du sexe chez les femmes. En Belgique, tandis que le pays n’avait toujours pas de gouvernement, une sénatrice avait passé un appel pour une grève des jambes croisées. Comme quoi, les femmes peuvent avoir de sérieux arguments pour négocier.
Source : metro.com
Crédit photo : YouTube/LeTogoVi
Isabelle Ameganvi appelle à la grève du sexe (Vidéo) :
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