Elle est au coeur du mini-hôpital qui se déplace à travers toute la France dans le sillage du Tour. La doctoresse Florence Pommerie, directrice médicale de la course, orchestre ambulances et camion de radiographie, prend en charge fractures comme petits bobos avec une trentaine de soigneuses et soigneurs. Un rôle-clé qu'elle tient depuis 2010.
Elle nous raconte son parcours, ses souvenirs les plus marquants, ses frayeurs et les grands et petits défis qu'elle rencontre sur cette course hors normes.
Terrafemina : Quel a été votre parcours ?
Florence Pommerie : Je suis médecin et je suis vite devenue médecin urgentiste. J'ai été médecin rapatrieur dans le monde entier, j'ai travaillé pendant 26 ans au SAMU 93. Puis je suis devenue directrice médicale de Mutuaide Assistance, filiale de Groupama. Et je me suis retrouvée directrice médicale du Rallye Dakar en 2006. C'est ainsi que j'ai rencontré ASO (Amaury Sport Organisation) et que je suis devenue directrice médicale du Tour.
F.P. : Non, jamais des remarques sexistes, juste parfois un peu étonnées ou curieuses. On me demandait notamment où étaient mes enfants pendant ces trois semaines de course. J'ai eu à me justifier en disant que c'était une question d'organisation. Les femmes sont capables de tout faire, il faut le rappeler ! (rires) Il ne faut pas s'autocensurer.
F.P. : Nous sommes une trentaine : une dizaine de médecins, des infirmiers, un kiné, des ambulanciers- il y a 7 ambulances médicalisées comme des SMUR. Moi, je suis le Tour juste derrière le peloton en cabriolet médicalisé avec un chirurgien. Le but ? Si jamais il y a quelque de de grave, on peut agir vite. Nous sommes dispatchés tout au long de la course, même sur la caravane car il y a beaucoup de public. Nous sommes une petite équipe médicale ambulante. C'est un rythme fatigant mais d'une année sur l'autre, tout le monde revint.
F.P. : Nous arrivons pour l'ouverture du village en général. Une des ambulances médicalise le village si jamais il y a un petit problème. Et quand la cloche sonne, on se prépare puis on démarre vers midi. Lors d'une course normale, l'arrivée se fait vers 17h. L'ambulance de la caravane vers 15h car elle est partie beaucoup plus tôt.
Et là, tout dépend de comment s'est déroulée l'étape : s'il y a eu beaucoup de chutes, on file dans les bus des équipes pour donner un coup de main aux médecins. Le camion radio évite que les coureurs aillent aux urgences qui sont déjà bien encombrées. Puis on va rejoindre les hôtels.
F.P. : On pourrait croire que ce sont les étapes de montagne car il y a des descentes. Mais les coureurs font très attention ces jours-là. Au final, les étapes les plus dangereuses sont celles sur du plat, quand le peloton roule extrêmement vite, très regroupé. Il suffit qu'il y en ait un qui chute pour qu'il y ait 40 coureurs qui tombent. C'est là où c'est le plus dangereux.
F.P. : Pas mal de fractures des membres supérieurs, les poignets, les clavicules, les épaules. Et puis il y a beaucoup d'érosions, des contusions, des petites plaies... Ca n'a l'air de rien, mais se râper peut être très douloureux quand on est dans le vent par exemple et ils ne peuvent pas se faire masser. Cela peut être handicapant sur trois semaines de course.
F.P. : J'ai quatre enfants et ce qui me fait vraiment peur, c'est un accident de voiture de la caravane avec un enfant ou du public. Ca va très vite, les gens ne se rendent pas compte... Il y a les coureurs souvent à 50 km/heure, puis les voitures.
F.P. : Le médecin a toujours un rôle de psy. Le Tour se joue sur trois semaines et c'est une épreuve super difficile. Donc oui, quand il y a un petit doute, on rassure, cela fait partie du métier. Et il n'y a pas que les coureurs... Nous sommes 3000 sur le Tour, donc on soigne aussi celles et ceux qui gravitent autour de la course.
F.P. : Disons qu'il y a des "modes", des années où les coureurs sont très maigres par exemple. J'ai appris au fil du temps que les sprinters étaient plutôt costauds et les grimpeurs plutôt petits et secs. Mais ils sont tous très affûtés.
F.P. : La chute de Vinokourov en 2011, qui a eu une belle fracture après une chute dans un ravin. On était sur du polytraumatisme. Je me suis rendu compte que les coureurs pouvaient se faire vraiment mal. Et puis il y a eu aussi une chute vers Metz en 2012 de 40 personnes et beaucoup de blessés à laquelle s'est ajoutée une panne des réseaux mobiles. Une vraie galère pour s'appeler et savoir où nous pouvions évacuer les blessés. Ca m'a marquée car c'était durant mes premiers Tours.
F.P. : Lorsqu'on travaille aux urgences, on est dans un hôpital et c'est complètement différent. Le Tour se rapproche un peu plus du SMUR où l'on travaille à l'extérieur, avec du public. La plus grande différence, c'est que c'est une aventure, un monument historique.
F.P. : Oui, c'est super ! Et cela s'est drôlement professionnalisé, avec des filles qui sont super douées. Mais il faudrait faire plus encore car les coureuses n'ont toujours pas toutes les infrastructures, même si ça évolue.
Adecco est le premier réseau d'agences d'emploi en France avec 800 agences sur l'ensemble du territoire. Depuis plus de 50 ans, les équipes Adecco s'attachent à toujours mieux comprendre les contextes économiques, sectoriels et réglementaires pour anticiper les difficultés et préparer l'emploi de demain. Nos collaborateurs en agence développent avec les candidats une relation de confiance pour les accompagner au mieux dans les emplois qui leur conviennent. Chaque semaine, près de 100 000 intérimaires sont délégués dans plus de 36 500 entreprises clientes. Adecco est une marque de The Adecco Group.
Adecco est, depuis 2018, le recruteur officiel du Tour de France, et assure l'accompagnement des emblématiques équipiers qui contribuent au succès de la Grande Boucle.
Pour cette cinquième année, Adecco mettra également tout son savoir-faire au service du Tour de France Femmes avec Zwift, cette nouvelle course qui s'annonce historique pour le cyclisme féminin.