Il ne fait pas toujours bon être une femme dans un environnement professionnel dominé par les hommes. Selon une étude menée par des chercheurs de l'Université de l'Indiana et publiée dans l'American Journal of Sociology, les femmes travaillant dans une entreprise où elles sont en minorité par rapport aux hommes seraient sujettes à de forts taux de stress par rapport à celles évoluant dans des milieux où l'égalité des sexes est respectée.
Ces pics importants de stress seraient une conséquence directe de leur infériorité numérique au sein de l'entreprise. En cause : les écarts de salaire, jugés responsables de la dépression des femmes dans une autre étude, mais aussi la contestation de leur autorité, les mises au placard ou les cas de harcèlement auxquels sont confrontées les femmes travaillant dans un milieu essentiellement masculin.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l'Indiana ont assigné des volontaires à différents groupes d'expérimentation : certains hommes ont été placés dans des groupes presque entièrement masculins, d'autres dans des groupes mixtes, d'autres enfin dans des groupes féminins, où les sujets de discussion évoqués étaient très stéréotypés (enfants, pilates, maquillage, etc.). Les femmes ont, elles aussi, été réparties dans ces trois groupes, dont l'un composé majoritairement d'hommes et où l'on parlait sport et voiture. Tout au long de l'expérience, les scientifiques ont enregistré le niveau de cortisol, appelé l'hormone du stress, des participants pour mesurer leur degré d'anxiété.
Résultat : les femmes comme les hommes se trouvant dans un groupe majoritairement composé de participants de l'autre sexe ont produit davantage de cortisol. Cependant, les femmes présentaient des niveaux de stress que les scientifiques ont jugé inquiétants pour leur santé. Plus vulnérables au stress provoqué par un milieu masculin, elles sont davantage sujettes aux pics de stress dans la journée, mais souffrent aussi de manière chronique.
Fait étonnant, notent les chercheurs : ce ne sont pas les femmes occupant des postes à responsabilités qui sont les premières victimes du stress au travail, mais celles jouissant plutôt d'un statut intermédiaire dans la hiérarchie. En première ligne, le stress a des effets sérieux sur leur santé psychologique (burn-out, insomnie, dépression, anxiété) et physique (maladies cardiaques, problèmes digestifs, gain de poids...).