Elles les ont regardés s'en aller, le coeur serré. Adios Pepito et Belinda, ces surnoms qu'elles avaient donné à leurs véhicules. En les voyant s'éloigner après avoir patiemment enlevé les stickers, les Roses ont réalisé. L'Altiplano, l'immensité, la compèt', les coupes dans les salars, les cols à 4500, les nuits de bivouac en dessous de 0, les visages andins, le coup de main qu'on n'attendait plus pour se sortir du sable, la magie, parce que les mots nous manquent, des décors, les soirées entre copines, nos amis les lamas et leurs expressions pas possible... Tout cela appartient désormais au passé, rangé dans une magnifique boite à souvenir dont elles n'ont pas fini d'extraire les histoires. Alors oui, quand il a fallu se séparer des engins qui les avaient accompagnées durant tant de kilomètres, l'émotion était palpable.
Une émotion à la hauteur d'une magnifique étape marathon, apothéose d'une aventure sportive et humaine inoubliable. Sur la ligne de départ à San Antonio de Los Cobres, le road-book indiquait un peu plus de 400km. De quoi encore largement bouleverser les positions au classement. Sereines, Caroline et Magali, équipage 78, ambitionnaient ainsi de profiter de cette ultime spéciale pour accrocher le podium. Comme les autres, elles ont tout donné. Ont goûté chaque horizon de ces territoires que seuls une poignée d'élus ont la chance de découvrir. Elles ont tenté des coups. Les équipages 55 et 88 se souviendront ainsi longtemps qu'un salar, c'est très tentant, mais comme l'a répété l'organisation, c'est mou. Et ces Roses l'ont appris d'un enlisement d'anthologie, vaincu par une incroyable solidarité. Pour les sortir du sel, il a fallu 40 plaques de désensablages et des bras par dizaine pour creuser, pousser, tirer. Une séquence qui restera comme le symbole de cette volonté d'avancer ensemble, quoi qu'il arrive.
L'histoire appartient désormais à la légende du Trophée Roses des Andes. Lors de la première édition, une Rose, Valérie, échoue dans un " pueblo " au bord de piste, à 4000 mètres d'altitude. Ici vivent une poignée d'âmes, dont Violetta une jeune femme extraordinaire qui élève seule ses deux enfants, avec qui Valérie sympathise. L'accueil de ce village, Santa Rosa de los Pastos Grandès, est extraordinaire. Il deviendra les années qui suivent, le lieu privilégié pour passer la nuit de l'étape marathon. En 2016, l'ensemble du village avait organisé une grande fête pour les Roses. Dimanche soir, elles se sont pratiquement toutes arrêtées dans le village de Violetta, devenu l'objectif de la journée. Elles ont partagé leurs provisions avec les habitants. Discuté, dansé. Elles ont dormi dans l'école, ouverte et aménagée pour l'occasion.
" C'était une journée géniale, qui s'est achevée en apothéose dans le village, témoignaient Christelle et Anne, équipage 105. Ce sont des souvenirs inoubliables. On réalise la chance de rencontrer ces gens, chose que nous n'aurions jamais pu faire si nous n'avions pas participé à cette aventure. " Stéphanie et Karine, équipage 18, racontaient avoir été invitées dans la maison d'une famille pour boire le maté. " On a vécu un réel moment de partage avec la mère et la enfants, confiaient ce duo originaire des Pyrénées-Atlantiques. On a participé à la confection d'une tarte au quinoa. Comme toutes les mamans, on a parlé de nos enfants, de la façon dont ils vivaient. " Le lendemain, elles ont repris la piste, direction Salta. Parfois presque à reculons. Mais des souvenirs plein la tête.
Vous aussi, vous avez envie de vous lancer et de participer au Trophée Roses des Andes 2018 ? Toutes les infos sur le Trophée Roses des Andes au 05 59 47 47 47 ou sur contact@trophee-roses-des-andes.com