Question de @Bip_Ed : « Question de jurisprudence : un assesseur exaspéré qui étrangle sa présidente en pleine audience, ça vaut combien ? ». Réponse de @Proc_Gascogne : « Je serai témoin de moralité ». L'échange semble anodin et surtout ironique sur Twitter, mais les deux magistrats, auteurs de ces tweets, font l'objet d'une demande d'information de la part du ministère de la Justice depuis lundi 26 novembre. Dénoncés par un journaliste du quotidien Sud Ouest, ils ont tous deux fermés leur compte mardi dernier.
Les deux hommes, un procureur et un juge, ont posté durant un procès en appel d'une tentative de meurtre à la cour de Pau ces messages sur leur compte respectif. Or ils y affirment clairement avoir été inattentifs « pendant les deux dernières heures » du procès et se moquent ouvertement d'un témoin. Mais ces gazouillis échangés sous le sceau de l'anonymat et du divertissement sont désormais examinés par les chefs de juridiction des Landes. Ils doivent déterminer si les magistrats ont commis une faute et si l'affaire nécessite « une enquête de l'inspection générale des services judiciaires ».
La décision de la Chancellerie, si elle n'a pour l'instant pas suspendu les deux magistrats, a déclenché la colère des twittos qui en appellent à la liberté d'expression et accusent le journaliste de Sud Ouest de délation, comme en témoignent les tweets de @Talermoincon, « une pensée pour @Proc_Gascogne @Bip_Ed sacrifiés par@journalsudouest sur l'autel du buzz. Qui sommes-nous pour donner des leçons ? » ou de @sandbriclot, « solidarité TOTALE avec @Bip_Ed et @Proc_Gascogne, et les magistrats réduits à quitter Twitter. Lamentable, triste et inquiétant. »
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