Sale temps pour les entreprises de la Silicon Valley en Californie. Après la plainte pour sexisme, harcèlement sexuel et discrimination raciale déposée mi-mars par une ancienne employée de Facebook et les faits de sexisme dénoncée par Ellen Pao, ancienne PDG de Reddit, c'est au tour de Twitter d'être pointé du doigt. En effet, en fin de semaine dernière, Tina Huang, une ancienne employée du site de microblogging portait plainte contre son ancien employeur pour sexisme. C'est le site anglophone Pando Daily , webzine américain spécialisé dans l'information et l'analyse des nouvelles technologies de la Silicon Valley qui a révélé l'information, tandis que Mashable.com a pu consulter le texte de la plainte.
Entre 2009, année de son entrée chez Twitter et juin 2014, Tina Huang a occupé plusieurs postes d'ingénieur logiciel. Aujourd'hui, elle dénonce les méthodes de management de l'entreprise et le fait que les postes à pourvoir soient communiqués de façon opaque, selon les affinités, et les promotions arbitrairement accordées aux hommes. "Les promotions pour accéder à l'échelon supérieur ou aux postes à responsabilités chez Twitter sont basées sur des jugements subjectifs d'un comité de management, principalement masculin. Ces jugements sont entachés de préjugés conscients ou inconscients et de stéréotypes liés au sexe des employés et expliquent le fait que si peu de collaboratrices ont de l'avancement ou accèdent à des postes de direction", déplore-t-elle.
Des postes de direction occupés à 79% par des hommes
Selon Tina Huang, les postes de direction seraient occupés à 79% par des hommes, quand l'évolution professionnelle des femmes est freinée par le fameux plafond de verre. D'ailleurs, il aurait fallu attendre 2013 pour qu'une femme entre enfin au conseil d'administration de cette entreprise pourtant créée en 2006. Un système opaque auquel la plaignante n'aurait pas voulu se soumettre. Résultat, après s'être vue refuser une promotion sans réelle justification et s'en être plaint à sa hiérarchie, elle aurait été poussée vers la sortie.
Bien sûr, du côté de la direction de Twitter, le son de cloche est très différent. Selon un porte-parole du groupe, l'employée aurait "démissionné volontairement après que la direction a tenté de l'en dissuader. Twitter accorde un soin particulier à la mise en place d'un environnement de diversité où les employés sont soutenus, et nous estimons que Tina Huang a été traitée justement", fait savoir la firme.
À noter que Tina Huang a lancé une action en recours collectif devant le tribunal de l'État de Californie ; un système permettant à d'autres employées ou anciennes employées de Twitter de se joindre à cette procédure si elles ont, elles aussi, été victime des méthodes de management sexiste de l'entreprise. Affaire à suivre donc...