Une précédente étude de l’ONU l’avait révélé : un tiers des femmes du monde entier ont déjà subi des violences sexuelles. Mais cette fois, l’Organisation des Nations Unies s’est tournée vers les hommes de la zone Asie-Pacifique pour les interroger sur leurs rapports avec les femmes. À tous, la même question a été posée par les enquêteurs : « Avez-vous déjà forcé une femme à avoir des rapports sexuels ou avez-vous déjà eu des rapports avec une femme trop ivre ou droguée pour dire si elle était consentante ? »
Et les résultats, publiés mardi, sont stupéfiants : sur les 10 000 hommes de la zone Asie-Pacifique (Bangladesh, Cambodge, Chine, Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Sri Lanka) interrogés, 11% ont reconnu avoir déjà violé au moins une fois. Pire, 45% d’entre eux ont même déclaré avoir violé plus d’une femme dans leur vie. Mais d’importantes disparités existent selon les pays. Ainsi, s’ils sont 4,3% au Bangladesh à dire avoir déjà violé, ils sont dans l'île de Bougainville, 40,7% à se déclarer violeur. En Papouasie-Nouvelle Guinée, le taux de violences envers les femmes est en effet l’un des plus élevés du monde…
Mais les chiffres sont encore plus édifiants quand on pose la question du viol de leur compagne. Ainsi, un quart d’entre eux (24%) reconnaissent avoir forcé leur épouse ou leur petite amie à avoir des rapports sexuels. En Papouasie, ce taux grimpe à 59%, au Bangladesh, il descend à 13%. « La violence contre les femmes est une dure réalité », a aussitôt réagi la représentante de l'ONU Roberta Clarke. Il faut, selon elle, « changer la culture qui permet aux hommes de décréter qu'ils ont le pouvoir et le contrôle des femmes ».
Et en effet, quand on les interroge sur les raisons qui les ont poussés à commettre ce geste, les réponses sont impensables : trois quart des violeurs déclarés disent avoir forcé une femme parce qu’elle « leur faisait envie » ou parce qu'ils « voulaient coucher », 59% souhaitaient se divertir et 38% voulaient punir leur victime. Pour Roberta Clarke, cette pratique peut être enrayée, notamment grâce à une meilleure prise en charge des victimes et à de réelles poursuites contre leurs agresseurs. En effet, la majorité des hommes interrogés déclarent ne pas avoir été inquiétés par la justice. Près de la moitié d’entre eux, étaient, par ailleurs, adolescents au moment des faits. 12% avaient même moins de 15 ans.