Mieux vaut être au chômage que mal employé. C'est, en substance, ce qu'affirme Peter Butterworth, un chercheur de l'Université nationale australienne, à Cambera. Dans une étude parue ce mois-ci en Australie, l'universitaire argue qu'exercer un emploi routinier, ennuyeux ou dévalorisant a, davantage encore qu'être au chômage, un impact négatif sur notre bien-être mental.
Pour parvenir à cette conclusion, Peter Butterworth et ses collègues ont analysé et comparé les données venant de l'Household, Income and Labor Dynamics in Australia (HILDA), l'institut de statistiques australien. S'ils admettent qu'être sans emploi est mauvais pour l'estime de soi, la dignité, l'inclusion sociale, les relations et la santé psychologique, ils affirment également qu'accepter n'importe quel job pour rester actif et présent dans le marché du travail n'est pas forcément recommandé. En effet, leur étude montre qu'exercer un travail de mauvaise qualité, dans lequel on s'ennuie et où l'on est sous-payé présente plus de risques pour le bien-être mental qu'être au chômage. Les salariés malheureux au travail sont en effet plus susceptibles d'être touchés par les risques psychosociaux (stress, burn-out, dépression et troubles muscolo-squelettiques) que les personnes sans-emploi.
Faut-il pour autant en conclure qu'il est préférable d'être au chômage plutôt que d'exercer un emploi qui ne nous plaît pas ? L'étude doit surtout nous faire réfléchir sur la façon dont la qualité d'un emploi peut affecter notre santé et notre productivité. Même en période de crise, l'adage selon lequel il vaut mieux « n'importe quel travail que pas de travail du tout » n'est peut-être pas applicable à tout le monde.
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