La bactérie intestinale Akkermansia muciniphila pourrait bientôt constituer la base d'un nouveau traitement contre l'obésité et le diabète de type 2, selon une étude menée par des chercheurs belges, et publiée dans la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America).
Découverte en 2004 par une équipe de l'Université néerlandaise de Wageningen, l’Akkermansia muciniphila représente 3% à 5% des bactéries présentes dans l'intestin des personnes en bonne santé. À l’inverse, leur quantité est plus infime dans l'organisme des obèses.
Partant de ce constat, les chercheurs de l'UCL ont fait grossir des souris en les mettant au régime gras (2 à 3 fois plus riche que pour une souris normale). Après administration de la bactérie dans leur intestin, ces souris obèses ont perdu la moitié de leur surpoids, et ce malgré leur alimentation très grasse. Par ailleurs, leur taux de résistance à l'insuline (un des symptômes principal du diabète) avait diminué.
« Ces résultats suggèrent que la nouvelle bactérie Akkermansia muciniphila joue un rôle important dans la fonction barrière de notre intestin et dans la régulation du stockage de graisses », précise l'UCL. La bactérie pourrait donc être une nouvelle piste à explorer pour la prévention et le traitement de l'obésité et du diabète de type 2. Le professeur Patrice Cani, qui a participé à l'étude, évoque même la possible commercialisation d'un traitement formulé à partir de cette bactérie dans un futur proche.
Elodie Cohen Solal
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