Lors de vos pérégrinations sur YouTube, il vous est déjà peut-être arrivé de tomber sur des vidéos étranges de personnes chuchotant pendant de longues minutes, en train de se brosser les cheveux ou de découper des tomates en rondelles.
On vous rassure : ces personnes ne sont pas dingues. Elles sont même, pour certaines, à la tête d'un fructueux business de vidéos "ASMR" (Autonomous Sensory Meridian Response, ou "réponse automatique des méridiens sensoriels" en français). Ce terme un peu obscur décrit une sensation agréable mais non sexuelle de picotements ou frissons au niveau du crâne et du cuir chevelu. C'est une réponse à un stimulus visuel, auditif, olfactif ou cognitif. Certains parlent de massage cérébral, et d'autres carrément d'orgasme cérébral déclenché par le visionnage de ces intrigantes vidéos.
Car oui, en manipulant des objets dont le bruit est agréable ou en chuchotant, ces youtubeurs stimulent vos sens et vous apaise comme seule une séance de méditation pourrait le faire.
Depuis depuis quelques mois, les chuchoteuses et autres éplucheurs de clémentines ont de la concurrence : les découpeuses de savon.
Il suffit de faire une simple recherche sur YouTube ou Instagram pour tomber sur des centaines de vidéos du genre, passant à la moulinette de multiples savons de toutes les formes et de toutes les couleurs. Certaines se servent de couteaux, d'autres préfèrent les découper avec une lame de rasoir ou un cutter. À chaque fois, le résultat est le même : le savon est débité en fines lamelles ou en petits cubes qui tombent dans un bruit feutré.
Kaelin (soapydopey416) est l'une des stars des vidéos de découpe de savon sur Instagram. Interviewée par le Guardian, la jeune femme de 27 ans, originaire du Maryland aux État-Unis explique trouvée la démarche "hypnotisante". "Je sens que je peux oublier des choses pendant un moment et me concentrer sur la sensation et les sons de la coupe du savon", affirme-t-elle.
Nazish, 25 ans, originaire de Leeds en Angleterre (asmr.crackle), partage le même avis. Elle explique au quotidien anglais avoir ouvert son compte l'année dernière "comme une forme personnelle d'art-thérapie pour soulager ma propre anxiété et insomnie". Aujourd'hui, elle est suivie par plus de 80 000 abonnés, hypnotisé par ce "type alternatif de bruit blanc". Si elle affirme s'adresser avant tout à la communauté ASMR, elle pense que ses vidéos sont "visuellement et audiblement satisfaisantes" pour les autres. "Elles peuvent devenir une introduction à l'ASMR auprès de beaucoup de gens", ajoute Nazish.
D'ailleurs, pour satisfaire son public exigeant, la jeune femme s'est mise à la découpe d'autres matières, comme de la peinture congelée, de la pâte à modeler ou du sable cinétique. Histoire de varier les orgasmes cérébraux.