Dans le cadre des trois ans du Grenelle des violences conjugales, le gouvernement veut proposer dès début 2023 aux victimes de violences conjugales un "pack nouveau départ". L'idée de la ministre chargée de l'Egalité Isabelle Rome ? "Faciliter le départ du domicile des femmes bénéficiant de mesures de protection".
Ce pack serait, développe la ministre auprès du Journal du Dimanche ce 4 septembre, une "sorte de guichet unique, expérimenté dans plusieurs sites, pour fournir tout l'accompagnement nécessaire aux victimes". Le but est d'aider les femmes victimes de violences "à prendre leur envol", à travers la mobilisation d'aides sociales, l'accès à la formation ou encore l'aide au retour à l'emploi notamment. Mais également, l'hébergement d'urgence et le soutien psychologique.
Car face à l'explosion des féminicides en 2021, Isabelle Rome souhaite en priorité "fournir un accompagnement spécifique aux victimes", insiste la ministre. Parmi ces mesures : initier une mission parlementaire sur le traitement judiciaire des violences faites aux femmes. La ministre insiste sur l'importance de former magistrats, juges et procureurs "susceptibles de traiter ce type d'affaires". Isabelle Rome aimerait également que la notion d'emprise soit davantage prise en compte dans ce cadre. Parmi ses volontés également, celle " d'interroger la violence des auteurs".
ou encore améliorer l'éducation également, et sensibiliser dès le plus jeune âge garçons et filles aux inégalités de genre.
Une initiative qui compte. A l'occasion de la rentrée scolaire, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes tirait la sonnette d'alarme : une montée des violences sexistes et sexuelles s'observe chez les jeunes. Et ce sous plusieurs formes, du harcèlement sexuel aux réflexions sexistes. Plus d'un tiers des 18-24 ans par exemple pensent qu'une femme "peut prendre plaisir à être humiliée ou injuriée".
Par ailleurs, la ministre annonce que 10 000 places d'hébergement devraient être opérationnelles sur le territoire d'ici la fin de l'année et 1 000 places supplémentaires ouvertes en 2023. La présence policière dans la rue devrait également être doublée, ainsi que les effectifs d'enquêteurs spécialisés. Le gouvernement a également annoncé une augmentation du nombre d'intervenants sociaux en gendarmerie et dans les commissariats.