Sujet tabou, les violences conjugales restent encore un fléau qui touchent l'ensemble des pays du monde. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Incomprises, parfois moquées, les victimes de violences conjugales sont malheureusement souvent recluses et contraintes au silence.
Mais l'avènement des réseaux sociaux comme vecteur d'expression pourrait bien changer la donne. Fin septembre, la Brésilienne Melissa Gentz a posté une photo de son visage tuméfié sur son profil Instagram. Étudiante à l'Université de South Florida aux États-Unis, la jeune femme a dénoncé son compagnon Eric Bretz, comme l'auteur des coups qu'elle a reçus au visage.
"Je ne cacherai pas les stigmates de mon histoire parce qu'aucune femme ne devrait avoir honte ou être tenue responsable d'être la victime de violences conjugales", a Melissa Gentz écrit sur le réseau social, en légende de sa photo (voir ci-dessous).
Comme le relate le site NBC News, son compagnon avait bu de l'alcool et ingéré des somnifères, le 23 septembre dernier, alors qu'il se trouvait dans son appartement. Devenu "critique et jaloux", son compagnon l'a frappée au visage avec une bouteille, tiré ses cheveux et essayé de l'étrangler avec ses jambes.
Également également originaire du Brésil, l'homme a été arrêté par la police puis relâché en échange d'une caution de 60 000 dollars et du dépôt de son passeport.
Largement commenté et partagé sur Instagram, le post de Melissa Gentz a été salué par de nombreuses célébrités brésiliennes, dont le musicien David Holdt qui lui a écrit une chanson et l'ancienne mannequin Luiza Brunet, qui appelle à la condamnation d'Erik Bretz.
En août dernier, une vidéo insoutenable récupérée à partir des caméras de surveillance prises dans la ville de Guarapuava au Brésil a secoué le monde entier. On y voit un homme, Luís Felipe Manvailer, frapper sa femme Tatiane Spitzner dans un parking.
Ces images abominables ont été révélées dans l'émission de télévision Fantástico dimanche 5 août. Ce genre de violences, qui restent le plus souvent dans la sphère privée, sont rarement dévoilées au grand jour de manière aussi crue que dans cette vidéo.
Cette tragédie a relancé le débat au Brésil sur les violences domestiques. Dans ce pays d'Amérique latine, une femme meurt toutes les deux heures de violences conjugales.