L’ancien chroniqueur de Ruquier fait son grand retour dans notre hit parade des machos de la semaine. Et pour cause, selon Zemmour, les femmes qui font de la politique aujourd’hui ne le peuvent que grâce aux hommes qui les ont entourées voire avec qui elles ont couché. Interrogé vendredi 11 octobre sur i>Télé, au sujet de l’affaire des caquètements à l’Assemblée nationale - Véronique Massonneau, députée EELV, avait tout de même était interrompue le mardi précédent par les cris de poule de l’un de ses confrères UMP, Philippe Le Ray - le journaliste s’est agacé. Point d’événement « macho » - « un mot inventé par l'extrême gauche » - ni même « sexiste » - « le délire féministe depuis quarante ans » - pour Zemmour. Non, selon lui, l’Hémicycle est « fait pour ça » : « Il y a des affrontements, des moqueries et des sarcasmes sur tout, et pas seulement sur le sexe. C’est un classique de l’Assemblée nationale. Il suffit de relire les débats du XIXe siècle. Simplement, c’était entre hommes. Là, il y a des femmes ». L’auteur du Premier sexe ne peut alors s’empêcher d’embrayer : « On pourrait en discuter. Comment les femmes sont-elles entrées à l'Assemblée nationale et au Sénat ? Par des lois de parité qui ont obligé les gens à les mettre sur des listes. Et je ne vous dirai pas comment on les a mises là... » Oh et puis si en fait, Zemmour nous le dit : « On a mis les amies, les femmes, les maîtresses, etc… ». Navrant.
« La parité, c'est une connerie ». C’est en ces termes affligeants que Bernard Ronsin, conseiller général UMP du canton de Crécy-sur-Serre (Picardie), s’est exprimé dans un entretien donné au journal L’Aisne Nouvelle lundi. Interrogé sur le projet de loi adopté en mars dernier instaurant l’élection d’un binôme homme-femme dans tous les cantons de France, l’élu a fait preuve d’une misogynie totalement décomplexée, en arguant que les femmes sont mieux en cuisine qu'aux côtés des conseillers généraux. Ainsi selon lui, en instaurant la parité, « on va forcer les femmes à faire de la politique alors qu'elles n'en ont pas forcément envie ». Une « connerie » donc pour lui qui, dans sa profession, a « affaire à de plus en plus de femmes ». Et si le goujat reconnaît tout de même qu’ « il y en a de très compétentes », il trouve cependant qu’elles lui « pourrissent la vie ». Un constat qui le pousse donc à conclure ainsi sa diatribe sexiste : « Elles seraient mieux avec des casseroles à faire de la confiture ».
Le sexisme crasse en politique ne sévit malheureusement pas qu’en France. On se souvient du « repasse ma chemise » lancé en 2008 à Hillary Clinton, du menu comparant l’ancienne Premier ministre australienne, Julia Gillard, à une caille partagé sur les réseaux sociaux en juin dernier, ou encore du « calmez-vous, très chère » de David Cameron envoyé à l’attention d’une élue en 2011. On avait jusque-là moins entendu parler de la Suisse. Mais après l’affaire du « poulegate », le journal Le matin s’est penché, jeudi, sur le machisme au Parlement helvétique. Résultat, si la misogynie y est « beaucoup plus feutrée et insidieuse » selon une élue, les « vous n’y comprenez rien, Madame ! » assénés au milieu d’un débat, les « ma petite dame » donnés à l’envi et les questions sur « le maquillage et les habits » laissent pourtant peu de doutes quant aux stéréotypes qui planent. Pire, il existerait un climat de suspicion générale quant à leurs compétences : « Les femmes, qui représentent moins de 30% du Conseil national, vont être davantage observées. On va se demander si elles connaissent leurs dossiers », - ce que n’arriverait jamais à un homme - raconte une autre élue. On n’aurait pas déjà entendu ça quelque part ?