Société
"Frères Williams" : Serena salue la condamnation de Shamil Tarpischev
Publié le 20 octobre 2014 à 17:37
Par Marie-Laure Makouke
25 000 dollars : c’est le montant de l’amende dont devra s’acquitter le président de la Fédération russe de tennis, Shamil Tarpischev. Sa faute : avoir mis en doute le sexe des sœurs Venus et Serena Williams à la télévision russe. Une sanction saluée par la numéro 1 du tennis mondial.
"Frères Williams" : Serena salue la condamnation de Shamil Tarpischev "Frères Williams" : Serena salue la condamnation de Shamil Tarpischev© Pavel Golovkin/AP/SIPA et Mike Groll/AP/SIPA
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Que cette sanction lui serve de leçon. Shamil Tarpischev, le président de la Fédération russe de tennis a été condamné, samedi, à une amende de 25 000  dollars, soit 19 600 euros, pour avoir tenu des propos insultants envers Serena Williams. Invité il y a une dizaine de jours sur le plateau d’un talk-show nocturne diffusé sur une chaîne russe, il était entré dans le jeu de l’animateur. Parlant d’un match « qui opposait Maria Sharapova à l’un des … »,  ce dernier avait laissé sa phrase en suspens. Shamil Tarpischev s’était alors empressé de la compléter par « frères Williams ». Et de poursuivre, ainsi que le rappelle le Time : « c’est effrayant quand on les examine scrupuleusement ».

Des remarques injurieuses qui ne sont pas passées inaperçues. En effet, alors que Dave Haggerty, le président et directeur général de l'Association américaine de tennis (USTA) exigeait des excuses, la WTA, instance dirigeante du tennis professionnel féminin, sanctionnait Shamil Tarpischev de l’amende la plus importante prévue par le règlement de la fédération. En outre, le sexagénaire indélicat est privé de circuit pendant un an et pourrait être écarté de la présidence de la Coupe du Kremlin, dont l'édition 2014 est actuellement en cours à Moscou, pendant 12 mois. Devant le tollé provoqué, Shamil Tarpischev a bien tenté de minimiser la portée de ses propos, parlant d’une simple « plaisanterie ». Dans un communiqué en forme d’excuses, il a indiqué n’avoir voulu « offenser aucun athlète avec [ses] mots ». Assurant regretter « que cette plaisanterie ait suscité tant d'attention », il a toutefois estimé que « cet incident ne [méritait] pas tant d'agitation ».

Des propos « cruels, sexistes et racistes »

Problème, ces excuses n’ont pas convaincu la directrice exécutive de la WTA, Stacey Allaster, qui a fermement condamné ce dérapage, qualifiant d’« insultantes » et de « dégradantes » les déclarations de Shamil Tarpischev. « Serena Williams et Venus Williams sont des championnes sur et en dehors des courts, des êtres humains remarquables, des sportives incroyables et des modèles exceptionnels qui ont beaucoup œuvré pour inspirer les femmes et les jeunes filles à travers le monde, et les encourager à réaliser leurs rêves. La WTA a été fondée sur les principes d'égalité, d’équité et de respect. Vénus et Serena incarnent ces valeurs. Les déclarations de monsieur Tarpischev mettant en doute leur genre ternissent notre magnifique sport et deux de nos championnes », a-t-elle regretté dans un communiqué de presse diffusé sur le site de l'association.

De son côté, la numéro un du tennis mondial, qui a récemment eu des problèmes de santé, a salué la réactivité et la décision de l'instance dirigeante. « Je pense que la WTA a fait un excellent travail en prenant l’initiative et en infligeant des sanctions immédiates pour ces commentaires. Je pense qu’ils étaient cruels, sexistes et racistes à la fois », a-t-elle jugé dimanche depuis Singapour, où se déroule actuellement le Masters.

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